Étudiants algériens en France : la mauvaise nouvelle confirmée ?

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Le projet de loi de finances présenté par le gouvernement français a créé un véritable choc dans le milieu universitaire. Une mesure en particulier retient l’attention : la suppression des Aides personnalisées au logement (APL) pour les étudiants étrangers hors Union européenne, non boursiers. Une décision qui pourrait avoir des conséquences considérables, notamment pour les étudiants algériens en France, très nombreux à dépendre de cette aide pour pouvoir poursuivre leurs études dans de bonnes conditions.

Selon les informations rapportées par plusieurs médias, cet article du projet de budget propose que seuls les étudiants français, européens ou boursiers continuent à percevoir les APL. Les autres, dont les étudiants algériens en France, seraient exclus du dispositif. Cela représente près de 300 000 jeunes concernés par cette suppression, dont une part importante issue du Maghreb. Pour beaucoup d’entre eux, cette aide représente un soutien vital dans un contexte où le coût de la vie en France ne cesse d’augmenter.

Dans un témoignage relayé par RFI, Marie Sandy Benoit, une étudiante originaire d’Haïti, explique que cette aide lui permet de payer presque la moitié de son loyer mensuel de 401 euros. Sans ces 181 euros d’APL, elle ne pourrait plus subvenir à ses besoins essentiels. Si une étudiante vivant dans ces conditions se dit déjà en difficulté, la situation serait encore plus critique pour de nombreux étudiants algériens en France, souvent contraints de cumuler études et petits emplois pour subvenir à leurs besoins. Pour eux, la suppression de cette aide risque de rendre leur séjour en France presque impossible à soutenir financièrement.

Les associations étudiantes montent au créneau pour dénoncer une mesure jugée injuste et discriminatoire. L’Union nationale des étudiants de France (UNEF) a réagi par la voix de sa secrétaire générale adjointe, Manon Moret, qui s’inquiète des répercussions dramatiques d’une telle décision : « Les APL sont l’une des rares aides auxquelles les étudiants étrangers peuvent prétendre. Si on les supprime, certains se retrouveront à la rue ou dans l’incapacité de manger correctement. Supprimer les APL, c’est porter un coup dur à leurs chances de réussite. » Ces propos trouvent un écho particulier parmi les étudiants algériens en France, qui voient dans cette annonce un signal inquiétant quant à la place réservée aux jeunes venus d’Algérie pour étudier dans l’Hexagone.

Face à la polémique, l’exécutif français a tenté de justifier sa position. La porte-parole du gouvernement, interrogée par Le Parisien, a déclaré : « Quand un Français va étudier aux États-Unis ou en Chine, il n’a droit à rien. À l’heure où des efforts sont demandés à tous, chacun peut comprendre cette mesure. » Cette comparaison, jugée maladroite par certains observateurs, peine à convaincre les étudiants concernés. Car la réalité du quotidien des étudiants algériens en France est bien différente : la majorité d’entre eux vivent dans des conditions modestes, parfois précaires, et comptent sur cette aide pour équilibrer leur budget.

La suppression des APL viendrait donc aggraver une situation déjà difficile. Entre la hausse des loyers, l’augmentation du prix des transports et la flambée du coût de la vie, beaucoup d’étudiants étrangers peinent à joindre les deux bouts. Les étudiants algériens en France seraient parmi les plus touchés, notamment ceux qui ne bénéficient d’aucune bourse ni soutien familial important. Certains risquent même de devoir interrompre leurs études faute de moyens financiers suffisants.

Cette décision, si elle est confirmée, marquerait un tournant dans la politique d’accueil des étudiants étrangers en France. Le pays, longtemps considéré comme une destination privilégiée pour les jeunes Algériens désireux de poursuivre leurs études supérieures, pourrait voir son attractivité diminuer. Le message envoyé semble contradictoire avec la volonté souvent affichée par la France de renforcer les échanges universitaires et culturels avec l’Algérie.

Dans l’attente d’un vote définitif du projet de loi, le climat reste empreint d’incertitude et d’inquiétude. Les associations continuent de plaider pour un maintien des APL pour tous les étudiants étrangers, en rappelant que ces jeunes participent eux aussi à la vie universitaire, économique et sociale du pays. Leur présence en France, affirment-elles, constitue une richesse humaine et culturelle qu’il serait regrettable de fragiliser davantage.

Pour l’heure, le gouvernement ne semble pas prêt à revenir sur sa position. Si la mesure venait à être entérinée, elle risquerait de bouleverser la vie de milliers d’étudiants venus d’Algérie, d’Afrique et d’ailleurs. Pour ces jeunes qui rêvent de réussite et d’avenir meilleur, cette décision représente une véritable épreuve. Et beaucoup craignent désormais que cette mauvaise nouvelle ne soit bel et bien confirmée dans les prochaines semaines.