Euro : mauvaise surprise pour les voyageurs en Algérie

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L’expérience vécue récemment par un groupe de voyageurs au départ de l’aéroport international d’Alger, plus grand aéroport d’Algérie, à cause de l’euro, a créé une onde de choc discrète mais bien réelle parmi les habitués des lignes internationales. Un passager, en partance pour Istanbul, a pris la peine de partager son récit à la rédaction de DNAlgérie, jetant ainsi une lumière crue sur une situation qui devient de plus en plus fréquente, mais rarement évoquée publiquement.

Ce voyageur, visiblement encore marqué par ce qu’il qualifie de « mauvaise surprise », décrit un départ chaotique où les passagers ont dû faire face à des contrôles douaniers particulièrement rigoureux. « Notre vol a eu un énorme retard au départ de l’aéroport d’Alger vers celui d’Istanbul, et ce à cause des fouilles sur l’euro. Les éléments des douanes ont quasiment fouillé tous les passagers », a-t-il témoigné. Ce qui semblait auparavant être une simple formalité s’est transformé en une véritable épreuve. « Avant, ils se contentaient de nous demander si on avait des devises, dont de l’euro à déclarer, mais hier c’était infernal, on a subi des fouilles », ajoute-t-il avec une amertume palpable.

Euro : ce que les voyageurs en Algérie doivent savoir

Ce resserrement du dispositif de contrôle à l’aéroport d’Alger n’est pas sans fondement juridique. En Algérie, la réglementation sur le transport de devises étrangères est claire et stricte. Toute personne entrant ou sortant du territoire national est tenue de déclarer la monnaie qu’elle transporte si le montant atteint ou dépasse certains seuils. Pour les voyageurs nationaux, qu’ils soient résidents ou non-résidents, l’obligation de déclaration s’applique à partir de mille (1000) euros ou équivalent en devises étrangères. Pour les étrangers, ce seuil monte à cinq mille (5000) euros ou équivalent. Il ne s’agit pas uniquement des billets et pièces de monnaie. Sont également concernés les chèques de voyage, les effets de commerce, les titres de créance, les bons de caisse et tout autre moyen de paiement au porteur, y compris les valeurs endossables. Tout ce qui peut avoir une valeur monétaire et être échangé est soumis à cette règle.

À la sortie du territoire, les choses se corsent davantage. Les voyageurs, qu’ils soient résidents ou non-résidents, peuvent exporter annuellement un montant équivalent à 7500 euros. Mais cette exportation ne peut s’effectuer que si le montant a été prélevé d’un compte devises ouvert en Algérie, ce qui doit être prouvé par la présentation d’un avis de débit bancaire dûment établi par l’établissement financier concerné. Sans cette pièce justificative, le risque est grand. Les conséquences en cas d’omission ou de non-déclaration sont sévères et immédiates : l’argent peut être saisi sur-le-champ, et des poursuites judiciaires peuvent être engagées à l’encontre du contrevenant.

Ce cadre réglementaire relatif à l’euro, bien que connu de la majorité des voyageurs réguliers en Algérie, semble être appliqué avec une rigueur nouvelle et imprévisible. C’est cette intensification des contrôles qui, selon plusieurs témoins, a contribué au retard important du vol vers Istanbul. La douane a pris le temps de procéder à des fouilles individuelles, ce qui a naturellement engendré une ambiance tendue et des protestations discrètes de la part de certains passagers. Il ne s’agissait pas de fouilles aléatoires mais systématiques, chaque individu étant interrogé, inspecté, et parfois retenu plus longtemps que prévu.

Cette situation met en lumière l’importance d’une information claire, actualisée et bien diffusée concernant les règles de change en Algérie. De nombreux voyageurs, notamment ceux qui ne prennent l’avion que rarement, ignorent encore les seuils légaux et les procédures nécessaires pour se conformer à la réglementation. Le manque de communication officielle à ce sujet peut créer des malentendus, voire des désagréments sérieux comme en témoigne ce vol retardé. Ce témoignage relance donc indirectement le débat sur l’équilibre entre sécurité financière nationale et fluidité du trafic aérien, une problématique qui touche aussi bien les citoyens que les institutions.

Dans ce contexte, le renforcement soudain des contrôles douaniers à l’aéroport d’Alger autour des devises, en particulier de l’euro, pourrait bien s’inscrire dans une stratégie plus large de lutte contre les sorties illégales de capitaux. Mais pour les passagers, cela se traduit avant tout par des retards, de l’incompréhension, et un climat de suspicion difficile à vivre.

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