Depuis ce dimanche 12 octobre, une nouvelle ère s’ouvre aux frontières extérieures de l’espace Schengen avec la mise en œuvre officielle du système EES (Entry/Exit System). Ce dispositif technologique, déjà attendu depuis plusieurs années, marque la fin du tampon manuel sur le passeport pour une partie des voyageurs non européens, dont certains Algériens. Ce changement majeur concerne notamment les titulaires de visas de type C, délivrés pour des séjours de courte durée.
Le principe est simple : au lieu de faire apposer un tampon physique sur le passeport, le nouveau système EES enregistre électroniquement les entrées et les sorties de chaque voyageur venant d’un pays extérieur à l’Union européenne. Pour les Algériens, cette évolution signifie qu’à chaque passage de frontière, les informations liées à leur passeport, à leur tampon d’entrée ou de sortie, seront désormais traitées numériquement, sans intervention manuelle des agents de contrôle. Le système collecte automatiquement la date et l’heure de passage, les données figurant sur le document de voyage, ainsi que d’éventuelles informations relatives à un refus d’entrée.
Ce dispositif vise avant tout à renforcer la sécurité aux frontières européennes, tout en accélérant les procédures de contrôle. En supprimant le tampon traditionnel sur le passeport, les États membres espèrent réduire les files d’attente et limiter les erreurs humaines. Les Algériens titulaires d’un visa court séjour, de type C, sont directement concernés par cette mesure. Il s’agit du visa permettant de séjourner jusqu’à 90 jours sur une période de 180 jours dans l’espace Schengen. Les autorités européennes précisent que le système EES enregistrera automatiquement la durée de chaque séjour afin de détecter plus efficacement les dépassements de délai.
Cependant, tous les Algériens ne sont pas concernés. Le ministère français de l’Intérieur a clairement indiqué que seuls les voyageurs hors Union européenne, détenteurs d’un visa C, sont intégrés à ce nouveau dispositif. En revanche, les Algériens qui possèdent un titre de séjour délivré par un pays membre de l’espace Schengen ne verront pas de changement. Pour eux, le tampon apposé sur le passeport restera obligatoire à chaque entrée ou sortie du territoire. Ce maintien du tampon physique vise à préserver un suivi administratif pour les résidents étrangers déjà installés légalement dans un pays européen.
Ce changement s’inscrit dans le cadre d’un vaste projet numérique piloté par l’Union européenne, destiné à moderniser la gestion des flux migratoires. Le système EES centralise les informations biométriques et les données de voyage afin d’améliorer la traçabilité et de lutter contre les fraudes. En d’autres termes, les Algériens voyageant avec un visa court séjour ne verront plus de tampon sur leur passeport, mais leurs déplacements seront intégralement enregistrés dans une base de données européenne commune. Cela permettra aux autorités de mieux contrôler la durée réelle des séjours et de repérer rapidement les dépassements de visa.
Les autorités européennes affirment que cette digitalisation du contrôle frontalier n’aura pas d’impact sur la liberté de circulation des voyageurs réguliers. Pour les Algériens, il s’agit avant tout d’un changement de procédure administrative, sans modification des conditions d’entrée ou de sortie. Le passeport reste bien entendu obligatoire, mais le tampon disparaît progressivement pour laisser place à une identification automatisée, à travers la reconnaissance faciale et la vérification électronique des empreintes digitales.
Ce nouveau mode de gestion permettra également de réduire les risques de falsification ou de perte d’informations. Avec le tampon manuel sur le passeport, certaines erreurs d’enregistrement pouvaient se produire, notamment lors de passages répétés à la frontière. Désormais, le système EES enregistre tout en temps réel, ce qui garantit une traçabilité plus précise. Les Algériens voyageant régulièrement en Europe pour des séjours courts devront simplement se soumettre à une capture d’image et d’empreintes lors de leur première entrée dans l’espace Schengen. Ces données resteront valables pour leurs voyages ultérieurs.
Il est important de noter que les résidents permanents, les étudiants titulaires d’un titre de séjour européen, ainsi que les Algériens installés légalement dans des pays comme la France, la Belgique, l’Espagne ou l’Allemagne, ne sont donc pas concernés par cette suppression du tampon. Leur passeport continuera à recevoir une marque physique lors de chaque franchissement de frontière, conformément aux pratiques habituelles.
Ainsi, la fin du tampon sur le passeport marque une étape importante vers la modernisation des contrôles migratoires en Europe. Pour les Algériens, cette réforme concerne principalement ceux voyageant avec un visa Schengen court séjour. Le système EES, désormais opérationnel, s’annonce comme une nouvelle norme qui transformera durablement la manière dont les frontières européennes sont franchies, tout en conservant les garanties de sécurité et de transparence exigées par les États membres.