Depuis le début des années 2000, une tendance démographique se dessine de façon continue en Algérie : le nombre d’hommes dépasse celui des femmes, avec une croissance annuelle remarquable qui varie entre 300 000 et 600 000 personnes. Ce constat, issu des plus récentes statistiques fournies par l’Office national des statistiques (ONS), met en lumière une dynamique unique qui s’est installée dans la structure de la population algérienne sur une période de plus de deux décennies.
Le rapport publié par l’ONS dévoile que depuis l’an 2000, l’Algérie enregistre chaque année « un excédent masculin, sans interruption ». L’écart entre le nombre d’hommes et celui des femmes s’est creusé graduellement en Algérie, atteignant régulièrement des différences comprises entre 300 000 et 600 000 individus. Cette tendance n’est pas anodine, elle s’inscrit dans un contexte plus large de croissance démographique globale, marquée par une augmentation de 16 millions d’habitants en l’espace de 23 ans. Ce chiffre se traduit par un accroissement moyen d’un million d’Algériens chaque année, signe d’un dynamisme démographique constant.
L’analyse détaillée de la population selon les tranches d’âge, toujours selon les données de l’ONS, révèle des évolutions notables dans la pyramide des âges. Au début de la période observée, les moins de 15 ans représentaient un peu plus de 10,3 millions de personnes. La tranche des 15 à 59 ans, quant à elle, dépassait les 18 millions, tandis que les personnes âgées de plus de 60 ans étaient un peu plus de deux millions, précisément 2 039 174 individus. Ces chiffres illustrent une population encore relativement jeune à cette époque, avec une prédominance des enfants et des adultes en âge d’activité.
Mais au fil des années, ces équilibres se sont modifiés. Jusqu’à l’année 2010, le nombre de jeunes de moins de 15 ans a enregistré une baisse, tombant à neuf millions. Parallèlement, la tranche d’âge des 15 à 59 ans, qui regroupe les actifs, a connu une progression notable, pour atteindre un nombre oscillant entre 19 et 23 millions de personnes tout au long de cette période. Cette hausse est le reflet d’une démographie dynamique, mais aussi du vieillissement progressif de la génération née dans les années 1980 et 1990.
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L’année 2023 marque un tournant dans cette évolution. Le nombre d’enfants de moins de 15 ans connaît une remontée significative, dépassant les 14 millions. Les 15 à 59 ans poursuivent également leur hausse, franchissant la barre des 27 millions d’individus. La population âgée, c’est-à-dire les plus de 60 ans, atteint de son côté plus de 4,4 millions. Ces données confirment une transformation en cours dans la répartition démographique du pays, avec une progression dans toutes les tranches d’âge, notamment chez les personnes âgées, ce qui laisse entrevoir de nouveaux défis à venir en matière de politique sociale et de santé publique.
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Un autre aspect crucial mis en lumière dans le rapport de l’ONS concerne le nombre de décès annuels enregistrés dans le pays. Entre 2000 et 2019, ce chiffre oscillait entre 140 000 et 198 000 décès par an. Cependant, en 2020, une nette augmentation est constatée, avec 236 000 décès recensés. Deux ans plus tard, en 2022, le nombre annuel de morts diminue quelque peu, atteignant les 210 000. Ces variations révèlent l’impact d’événements conjoncturels sur la mortalité et soulignent la nécessité pour les autorités de renforcer les systèmes de prévention et de soin.
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Ainsi, les données recueillies par l’ONS en Algérie dressent le portrait d’un pays en pleine mutation démographique, où le nombre d’hommes continue de surpasser celui des femmes, où la population active augmente, où les enfants redeviennent nombreux et où les personnes âgées sont en constante progression. Ce panorama statistique illustre les enjeux présents et futurs auxquels l’Algérie devra répondre pour accompagner cette dynamique, entre développement, santé, emploi et équilibre social.