Dans le cadre de la stratégie économique de diversification et de renforcement des exportations hors hydrocarbures, l’Algérie met en œuvre un projet ambitieux visant à moderniser et étendre ses infrastructures portuaires. Cette initiative, qui s’inscrit directement dans les priorités fixées par le président Abdelmadjid Tebboune, vise à transformer les ports algériens en véritables hubs compétitifs au niveau régional et international, capables de répondre aux défis économiques actuels.
Les ports jouent un rôle clé dans cette stratégie, en particulier dans le cadre de l’exportation des matières premières telles que les minéraux du gisement de Gara Djebilet, et d’autres produits dérivés des ressources naturelles du pays. Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, M. Lakhdar Rekhroukh, a récemment souligné l’importance de ces projets lors de l’ouverture d’une journée d’étude intitulée « Dragage des ports : enjeux et défis ». Cette rencontre a permis de rappeler que le dragage des ports, opération essentielle pour maintenir la profondeur des bassins et assurer la durabilité des infrastructures, est une priorité stratégique pour le gouvernement. Le ministre a insisté sur le fait que la modernisation des ports algériens est primordiale pour maintenir leur compétitivité, garantir l’efficacité des échanges commerciaux et répondre à la demande croissante en matière d’exportations.
Le dragage des ports, qui consiste à retirer les sédiments accumulés au fond des ports, est une opération régulière et cruciale pour préserver la capacité des infrastructures portuaires à accueillir des navires de grande taille. M. Rekhroukh a annoncé que des opérations de désensablement allaient être lancées dans plusieurs ports algériens, notamment à Boudis (Jijel), Béjaïa, Annaba, Mostaganem, Ghazaouet, Cap Djinet, et Ténès. Ces interventions, prévues pour être menées à bien dans un délai précis, devraient permettre d’assurer que ces ports restent accessibles aux grands navires et qu’ils répondent aux besoins croissants de la logistique et de l’exportation.
En parallèle, le programme d’extension des infrastructures portuaires avance à un rythme soutenu. L’un des projets les plus ambitieux concerne le port d’Annaba. Ce dernier sera prochainement relié à la ligne ferroviaire minière en construction, destinée à transporter le phosphate depuis la région de Bled El Hadba, dans la wilaya de Tébessa, jusqu’au port d’Annaba. Ce projet devrait non seulement améliorer la capacité de transit des marchandises mais aussi ouvrir de nouvelles perspectives pour le secteur minier algérien. En outre, le port de Djen Djen, situé à l’est du pays, bénéficie également d’un projet d’extension majeur qui permettra de porter sa capacité à 26 millions de tonnes de marchandises générales et 5 millions de conteneurs équivalents. Cette extension inclut la construction de quais profonds de 20 mètres afin d’accueillir des navires de grande capacité, ce qui permettra au port de se positionner comme un hub régional pour le transbordement, facilitant ainsi les échanges commerciaux entre l’Algérie et les autres pays du continent africain.
L’objectif de ces projets d’envergure est clair : positionner l’Algérie comme un acteur compétitif au sein de la région, capable de jouer un rôle clé dans les échanges commerciaux mondiaux. Pour ce faire, la modernisation des infrastructures portuaires doit être accompagnée d’une amélioration continue des services portuaires. C’est dans cette perspective que l’automatisation des opérations de chargement et de déchargement, ainsi que la numérisation des services, sont des priorités absolues. Ces technologies avancées permettront non seulement de fluidifier les opérations portuaires mais aussi de réduire les coûts logistiques, renforçant ainsi la compétitivité du pays.
Le gouvernement algérien s’attache également à garantir la pérennité de ses infrastructures portuaires. À cet égard, un plan de maintenance rigoureux a été mis en place pour éviter toute dégradation prématurée des équipements existants et assurer une durée de vie maximale aux nouvelles installations. Cette politique de maintenance régulière est essentielle pour assurer que les infrastructures répondent toujours aux exigences des marchés internationaux.
Dans ce cadre, l’Algérie vise un objectif ambitieux : atteindre 29 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici 2030. La modernisation des ports, en augmentant leur capacité et en améliorant leur efficacité, constitue une pierre angulaire de cette stratégie. En améliorant la compétitivité de ses ports, le pays entend renforcer son économie, diversifier ses sources de revenus et réduire sa dépendance aux exportations de pétrole et de gaz. Avec des infrastructures modernes et bien entretenues, l’Algérie pourra non seulement accroître ses exportations mais aussi attirer davantage d’investissements étrangers, consolidant ainsi sa position sur la scène économique mondiale.
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