Expulsion de Ben Cohen, Palestine : « Nasdas » surprend la France avec sa riposte

BEN COHEN

L’expulsion musclée de Ben Cohen, cofondateur de la célèbre marque de glaces Ben & Jerry’s, en pleine audition parlementaire à Washington, a déclenché une onde de choc de l’autre côté de l’Atlantique, jusqu’en France, où l’influenceur franco-algérien Nasdas a décidé de s’en mêler. Connu pour ses actions spectaculaires et son engagement envers les causes qu’il défend, Nasdas, de son vrai nom Naser Sari, a réagi de manière singulière mais fortement médiatisée à cet incident qui a fait couler beaucoup d’encre.

La vidéo, postée sur ses réseaux sociaux, montre Nasdas dévalisant un rayon entier de glaces Ben & Jerry’s dans un supermarché français. L’influenceur n’a pas seulement filmé la scène, il a également lancé un message clair à ses millions d’abonnés : « Si vous soutenez la justice, soutenez Ben & Jerry’s ». Ce geste, qui pourrait paraître anecdotique, s’inscrit dans un contexte bien plus large, celui d’un débat brûlant autour de la guerre à Gaza et de la position des marques, des figures publiques et des institutions face au conflit. L’image de Nasdas, poussant un caddie rempli à ras bord de pots de crème glacée Ben & Jerry’s, a rapidement fait le tour d’Instagram, TikTok et X, cumulant plusieurs millions de vues et générant des milliers de commentaires.

Ce buzz s’est amplifié à mesure que l’information de l’expulsion de Ben Cohen circulait sur les plateformes. Le militant de 74 ans, connu pour ses positions progressistes et son opposition au financement américain de la guerre en Palestine, a interrompu une prise de parole de Robert Kennedy Jr au Congrès pour dénoncer, selon ses mots, « des bombes financées pour tuer des enfants à Gaza ». Escorté menotté par la police du Capitole, Ben Cohen a, une fois relâché, déclaré à l’AFP que la majorité des Américains rejetait l’usage de leur argent pour soutenir militairement un conflit qu’ils jugent inhumain. Il a qualifié de scandaleux les milliards alloués à Israël, alors que les budgets sociaux américains sont réduits.

Le geste de Nasdas en soutien à Ben Cohen, en achetant tous les stocks de glaces Ben & Jerry’s pour ensuite les distribuer gratuitement aux habitants de son quartier, n’est pas anodin. Il a permis de ramener la question au cœur de l’actualité française, réveillant un débat de fond sur la liberté d’expression, le militantisme économique et l’engagement des figures publiques.

Dans certains commentaires, on voit émerger deux camps : ceux qui saluent le geste de Nasdas, influenceur aux 9.2 millions d’abonnés, comme un acte de solidarité symbolique, et ceux qui le critiquent, y voyant une récupération d’un drame humanitaire. D’autres encore applaudissent l’audace de Ben Cohen, Ben Cohen l’activiste, Ben Cohen le symbole d’une dissidence citoyenne face à une superpuissance qui, selon lui, s’aveugle sur les conséquences de ses choix géopolitiques.

En France, le soutien affiché de Nasdas à Ben Cohen, par le prisme de la consommation, marque un tournant dans la manière dont les influenceurs abordent les sujets internationaux. Cette mobilisation en faveur de Ben & Jerry’s ne repose pas sur des mots mais sur des actes visibles, viraux, documentés en temps réel. Et dans une époque où chaque geste peut devenir un message politique, la vidéo de Nasdas a servi de catalyseur à une prise de conscience collective, bien au-delà du simple choix d’un dessert glacé.

Alors que la crise humanitaire à Gaza s’aggrave, et que de nombreuses ONG alertent sur les risques de famine de masse, l’action conjointe d’un militant septuagénaire à Washington et d’un influenceur d’origine algérienne en France révèle l’ampleur du lien entre les opinions publiques et la capacité des marques à devenir des instruments de combat idéologique. Une chose est certaine : l’arrestation de Ben Cohen n’a pas fait taire les voix qui réclament justice, elle leur a donné une caisse de résonance mondiale.