Le secteur aérien algérien se trouve à un tournant majeur, confronté à une évolution rapide des menaces pesant sur la sécurité des passagers et des infrastructures. Air Algérie, en particulier, joue un rôle essentiel dans ce contexte complexe. Lors d’un forum sur la sécurité de l’aviation civile, organisé par la compagnie à Bab Ezzouar (Alger), le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a affirmé que le gouvernement est résolument engagé à renforcer la sécurité aérienne, et ce, à travers des moyens juridiques et matériels renforcés. Il a précisé que l’objectif était de garantir la sécurité dans tous les aspects du transport aérien, en respectant les normes internationales établies par des institutions comme l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Le ministre a souligné que la sécurité des passagers, du personnel et du fret doit être une priorité, en rappelant que l’État met tout en œuvre pour protéger ces éléments cruciaux contre les actes illégaux. Cette rencontre, placée sous le thème «Security Mindset», a permis de mettre en lumière les défis uniques auxquels est confronté le secteur aérien dans le monde actuel, avec des menaces de plus en plus diversifiées.
L’aviation civile ne fait plus face seulement à des risques classiques tels que les attaques terroristes, mais aussi à des dangers liés à la cybersécurité, à la prolifération des drones ou à des comportements perturbateurs de passagers. Selon Hamza Benhamouda, le PDG d’Air Algérie, «les menaces ne se limitent plus aux risques conventionnels». L’évolution technologique, notamment la digitalisation des systèmes de navigation et de gestion des données, a facilité de nouvelles formes d’attaques, comme les cyberattaques. Ces attaques peuvent non seulement paralyser des vols, mais également compromettre des informations sensibles, voire perturber les communications entre les avions et les tours de contrôle. C’est dans ce cadre que la compagnie a mis l’accent sur l’importance de se préparer à ces risques nouveaux.
Dans ce contexte, Air Algérie a mis en place des solutions technologiques avancées, comme le système INAD/DEPO (Interdiction de décollage et déportation de passagers), qui permet une gestion optimale des passagers présentant des comportements à risque. Ce système permet d’identifier et d’empêcher l’embarquement de passagers dont le comportement pourrait compromettre la sécurité. En particulier, les passagers avec des documents frauduleux, des signes d’agressivité ou des problèmes de santé pouvant mettre en danger la sécurité du vol sont pris en charge de manière proactive. En utilisant cet outil, Air Algérie s’assure non seulement de la sécurité à bord, mais également de la coordination fluide entre le personnel au sol et en vol. Le PDG d’Air Algérie a précisé que ce système permet aux commandants de bord de prendre des décisions autonomes concernant le refus d’embarquement, en conformité avec les normes de l’OACI.
Face à l’évolution des menaces, la compagnie investit également dans des solutions de cybersécurité pour protéger ses systèmes informatiques, ses réseaux et ses données. En partenariat avec des experts internationaux, Air Algérie mène des audits réguliers pour identifier et neutraliser les tentatives de piratage. Dans ce cadre, il est crucial pour la compagnie de maintenir la confiance des passagers, mais aussi de préserver la fluidité opérationnelle des vols. Le PDG a insisté sur l’importance d’une «culture de sûreté» intégrée au quotidien des employés, soulignant que la sécurité n’est pas un simple poste de dépense, mais un investissement stratégique dans la durabilité du secteur.
Afin de faire face aux nouvelles menaces, Air Algérie a mis en place des programmes de formation spécifiques. Ces formations portent sur des sujets variés, allant de la gestion de crise à la détection de drones, en passant par la réponse aux cyberattaques. Ces initiatives sont essentielles pour garantir que le personnel soit toujours prêt à réagir rapidement et efficacement face à toute situation anormale.
La compagnie a également organisé une journée spéciale de formation pour les journalistes, reconnaissant leur rôle crucial dans la diffusion des informations liées à la sécurité aérienne et à la sensibilisation du public aux risques. Cette initiative, soulignée par le PDG d’Air Algérie, est un moyen d’impliquer la presse dans la promotion de la culture de la sécurité et d’encourager la coopération avec les médias pour un meilleur partage des bonnes pratiques en matière de sûreté aérienne.
Air Algérie s’appuie sur des accords internationaux, comme la Convention de Chicago de 1944, pour harmoniser ses pratiques avec les standards mondiaux. Ces partenariats internationaux sont essentiels pour garantir que la compagnie respecte les normes les plus strictes en matière de sécurité. Le PDG d’Air Algérie a ainsi rappelé que la sûreté aérienne ne se limite pas à la gestion des risques immédiats, mais qu’il s’agit également d’un processus continu d’évaluation et d’amélioration. Le système de management de la sûreté (SEMS) mis en place par la compagnie constitue une approche proactive d’évaluation des risques et de renforcement constant des dispositifs de sécurité.
Le PDG a également précisé que, dans un contexte où les passagers exigent une sécurité irréprochable, Air Algérie place la sûreté aérienne au cœur de sa stratégie de développement. La compagnie considère que le transport aérien sûr est la base de la durabilité du secteur, une philosophie qui se reflète dans les certifications obtenues et dans les efforts continus pour améliorer ses standards de sécurité. La confiance des passagers repose sur cette capacité à «anticiper plutôt que subir», une approche essentielle dans un monde où les menaces sont en constante évolution.
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