Un tournant décisif se profile dans le mode de facturation de l’électricité et du gaz en Algérie. Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a récemment annoncé une réforme majeure qui devrait impacter des millions de ménages à partir de 2025. Sonelgaz, l’entreprise nationale en charge de la distribution d’électricité et de gaz, envisage en effet de passer d’une facturation trimestrielle à une facturation mensuelle. Cette initiative vise à offrir plus de flexibilité aux consommateurs et à leur permettre une gestion plus fluide de leurs dépenses énergétiques.
La mise en place de cette réforme répond à une question soulevée à l’Assemblée populaire nationale par le député Mohamed Said Maanser. Ce dernier a souligné que l’actuel système de facturation présente plusieurs inconvénients, notamment une accumulation de la consommation sur trois mois, ce qui place souvent les usagers dans la tranche tarifaire la plus élevée. En raison du mode de calcul actuel, beaucoup de consommateurs se retrouvent à payer des montants bien supérieurs à ce qu’ils auraient déboursé avec une facturation plus fréquente et mieux répartie.
Selon Arkab, Sonelgaz étudie les modalités techniques et logistiques de cette transition, qui pourrait révolutionner la manière dont les ménages algériens règlent leurs factures énergétiques. À ce jour, les tarifs appliqués sont ceux définis par la loi de finances 2016, avec une structure tarifaire en quatre tranches de consommation. Ces tranches ont été conçues pour prendre en compte la capacité financière des foyers, en veillant à préserver le pouvoir d’achat des plus modestes. Toutefois, de nombreux usagers dénoncent un système qui, en l’état, ne reflète pas toujours leur consommation réelle de manière équitable.
Ce changement annoncé suscite déjà des réactions contrastées. D’un côté, certains consommateurs y voient une avancée bénéfique qui leur évitera des surprises désagréables lors de la réception de leur facture. Un paiement mensuel permettrait en effet d’éviter une accumulation soudaine des montants dus et offrirait une meilleure visibilité sur les dépenses énergétiques. De l’autre, cette modification implique une adaptation des habitudes de paiement, ce qui pourrait, pour certains, nécessiter une réorganisation budgétaire.
La réforme pose également la question de la modernisation du système de relevé des compteurs. De nombreux citoyens ont pointé du doigt le manque de rigueur dans le relevé des consommations, certains agents de Sonelgaz étant accusés d’adopter des estimations plutôt qu’un relevé précis et systématique des index. La digitalisation de ces relevés pourrait être une solution envisagée pour garantir une facturation plus juste et plus transparente.
Le passage à la facturation mensuelle implique aussi une mise à niveau technologique du système de gestion des abonnés chez Sonelgaz. L’entreprise devra déployer un dispositif plus réactif pour émettre des factures à un rythme plus soutenu et assurer une communication efficace avec ses clients. Le développement d’une plateforme numérique permettant aux abonnés de consulter leur consommation en temps réel et de payer leurs factures en ligne pourrait être une des pistes envisagées.
Par ailleurs, cette réforme s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation du secteur énergétique en Algérie. En parallèle de cette refonte du système de facturation, une hausse des tarifs de l’électricité et du gaz est également prévue en 2025. Selon certaines sources, cette augmentation s’expliquerait par une volonté d’adapter les prix aux réalités économiques actuelles, tout en garantissant un service de qualité et un approvisionnement stable.
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