C’est une décision qui marque un tournant important dans la politique sociale de l’Algérie. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb, a annoncé une réforme majeure qui vient bouleverser les règles établies en matière de congé de maternité. Désormais, les femmes actives bénéficieront d’un congé étendu à cinq mois entiers en Algérie, soit 150 jours d’arrêt indemnisé au lieu des 98 jours prévus actuellement. Une avancée saluée pour son ambition et son envergure, traduisant la volonté de l’État de garantir un environnement plus protecteur à la mère salariée et à son enfant, dès les premiers jours de vie.
Devant la Commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle au Parlement, le ministre a présenté en détail les nouvelles dispositions du projet, relatif aux femmes actives en Algérie. Cette réforme, longtemps espérée, vise non seulement à offrir plus de temps à la mère pour se remettre de l’accouchement, mais aussi à créer un cadre propice à l’épanouissement du nouveau-né. Le gouvernement entend ainsi concilier les exigences de la vie professionnelle avec les réalités biologiques et affectives du post-partum, en s’alignant sur une logique de soutien renforcé à la famille.
Mais l’innovation ne s’arrête pas là. Le projet introduit des mesures exceptionnelles en faveur des mères qui donnent naissance à un enfant atteint d’un handicap, d’une malformation congénitale ou d’une pathologie grave nécessitant une prise en charge médicale continue. Dans ces cas particuliers, la durée du congé pourra être étendue au-delà des 150 jours initiaux, par étapes, en fonction de la situation médicale du nourrisson. Un premier prolongement de 50 jours peut ainsi être accordé après l’expiration du congé standard, sur présentation d’un dossier médical complet à la Caisse de sécurité sociale. Ce document doit prouver l’état de santé délicat du bébé et justifier la nécessité d’un accompagnement constant ou d’une intervention médicale prolongée.
Pour les cas les plus critiques, un second prolongement pourra aller jusqu’à 165 jours supplémentaires, ce qui signifie qu’une mère pourrait théoriquement bénéficier d’un congé de maternité de près de onze mois, si la santé de l’enfant l’exige. Cette disposition se veut à la fois humaine et pragmatique, en reconnaissant les défis particuliers que rencontrent certaines familles, tout en leur apportant une réponse institutionnelle concrète et adaptée.
Fayçal Bentaleb a souligné que cette révision du cadre légal de la maternité constitue une réelle percée dans le domaine de la protection sociale. Elle dépasse même les standards fixés par l’Organisation internationale du travail, que ce soit en termes de durée ou de compensation financière. L’Algérie affirme ainsi sa volonté de moderniser son système de sécurité sociale en l’adaptant aux besoins actuels des citoyens et en promouvant une approche plus inclusive et solidaire.
Autre aspect non négligeable : les nouvelles périodes de congé de maternité seront prises en compte dans le calcul des droits à la retraite, mettant fin à une injustice souvent dénoncée par les femmes actives. Cette intégration permettra d’éviter les interruptions de carrière pénalisantes et contribuera à une meilleure équité entre hommes et femmes sur le plan professionnel. Par ailleurs, le recours aux arrêts maladie, souvent sollicités en l’absence d’un congé suffisant, devrait diminuer grâce à cette mesure plus généreuse et mieux ciblée.
Cette annonce, au-delà de son caractère administratif, envoie un signal fort à l’ensemble de la société : celle d’un État qui entend protéger les plus vulnérables et accompagner les mères dans une étape fondatrice de leur vie. En reconnaissant le droit à une maternité digne, prolongée et mieux indemnisée, l’Algérie fait un pas de plus vers une justice sociale élargie, où la solidarité nationale s’exprime pleinement au service des familles.
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