La célèbre marque italienne Fiat s’apprête à franchir un nouveau cap stratégique en Algérie avec la production locale de son tout nouveau modèle, la Grande Panda. Conçu pour répondre aux besoins des marchés d’Afrique du Nord et d’Amérique latine, ce petit SUV au design moderne et à la polyvalence affirmée sortira très bientôt des chaînes de montage de l’usine Fiat située à Tafraoui, près d’Oran. Une usine qui, depuis son inauguration officielle en décembre 2023, ne cesse de gagner en importance dans la stratégie régionale du groupe Stellantis, maison mère de Fiat.
La confirmation n’est pas venue par un communiqué officiel, mais plutôt à travers des images prises au port d’Oran et devenues virales sur les réseaux sociaux en Algérie. Ces clichés montrent la coque de ce modèle phare de la Fabbrica Italiana, arrivée en kit, prête à être assemblée. Cette étape marque un tournant pour le site industriel algérien, qui avait déjà lancé la production de la célèbre Fiat 500, suivie du Doblò dans ses versions utilitaire et touristique. L’introduction de la Grande Panda renforce davantage le rôle de l’usine de Tafraoui en tant que centre stratégique de production pour la région.
Cette dynamique s’inscrit dans un calendrier bien orchestré. Dès le mois de juin 2024, l’usine a mis en service une deuxième ligne de production automatisée pour le Doblò. Puis, en novembre, une cadence industrielle a été atteinte, avec une production soutenue à hauteur de 17 véhicules par heure. Résultat : à la fin de l’année 2024, plus de 18 000 véhicules avaient déjà été produits sur le sol algérien. Un chiffre révélateur de l’ambition de Stellantis, qui semble bien décidé à faire de l’Algérie une base industrielle solide.
Les perspectives à moyen terme confirment cette volonté. Les travaux d’extension de l’usine, actuellement réalisés à hauteur de 40 %, permettront à terme d’intégrer deux nouvelles installations clés : un atelier de soudage et une unité de peinture. Ces ajouts, prévus pour la fin de l’année 2025, permettront de basculer vers une production en mode CKD (Completely Knocked Down), un système où l’ensemble des pièces d’un véhicule sont assemblées localement, réduisant ainsi la dépendance à l’importation.
Le choix de la Grande Panda pour cette nouvelle phase de production n’est pas anodin. Ce modèle vise non seulement à répondre aux attentes des consommateurs algériens, mais aussi à satisfaire les besoins des marchés émergents de la région. À travers cette stratégie, Fiat entend proposer un véhicule accessible, fiable, et en adéquation avec les réalités économiques et environnementales locales. Sa conception compacte et ses lignes modernes s’inscrivent dans une logique de mobilité urbaine, tout en répondant aux standards internationaux.
Pour Stellantis, l’Algérie représente un levier de croissance incontournable. En 2025, le groupe prévoit de produire 60 000 véhicules dans l’usine de Tafraoui. Un chiffre qui devrait grimper à 90 000 en 2026. Plus encore, un taux d’intégration locale supérieur à 35 % est visé pour la même année, ce qui souligne l’engagement du constructeur à faire participer l’industrie nationale à cette dynamique. L’idée est claire : renforcer les capacités locales, créer des emplois, développer des compétences et asseoir la souveraineté industrielle de l’Algérie dans un secteur aussi stratégique que celui de l’automobile.
La production de la Fiat Grande Panda en Algérie marque donc bien plus qu’un simple ajout à une ligne de montage. Elle symbolise une ambition, celle de réindustrialiser le pays à travers des partenariats solides, des transferts de savoir-faire et des investissements ciblés. Ce modèle, appelé à séduire une clientèle variée, constitue l’illustration parfaite de cette volonté partagée entre Fiat et les autorités algériennes de construire un avenir industriel plus autonome, plus résilient, et surtout plus tourné vers les besoins locaux.
Dans cette optique, la Fiat Grande Panda « made in Algérie » pourrait bien devenir l’un des modèles emblématiques d’une nouvelle ère industrielle en Afrique du Nord.
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