Fin de cavale pour Hicham El-Wahrani : ce que l’on sait

gendarme gendarmerie Voitures conduire en Algérie agression vacanciers Tipaza

La traque aura été brève mais implacable. Celui qui est surnommé « Hicham El-Wahrani », suspect principal d’une agression d’une violence inouïe filmée à Tipaza, a finalement été capturé ce lundi soir à Chlef, après plusieurs jours de cavale. Son arrestation met fin à une affaire qui a glacé l’Algérie entière et déclenché un immense élan d’indignation nationale.

Tout est parti d’une vidéo insoutenable partagée massivement sur les plateformes sociales. On y voit un jeune homme, visiblement terrorisé, roué de coups, humilié et agressé par un groupe d’individus dans un quartier populaire de Bousmail (Tipaza). L’un des agresseurs, inconscient de la gravité de son geste, a filmé la scène avant de la diffuser sur Internet — un acte qui allait provoquer une onde de choc sans précédent.

En quelques heures, le visage de l’agresseur principal a envahi la toile. Connu localement pour son tempérament violent et ses antécédents de délinquant, “Hicham El-Wahrani” est devenu l’homme le plus recherché d’Algérie. Les appels à son arrestation se sont multipliés, poussant la Gendarmerie nationale à mobiliser ses unités dans plusieurs wilayas.

Selon des sources locales, c’est grâce à la vigilance de citoyens qu’il a été localisé. L’homme tentait de fuir par le train, entre Aïn Defla et Chlef, lorsqu’il a été repéré à proximité du chemin de fer de Dahamnia, dans la commune d’Oued Fodda. Maîtrisé par des habitants, il a été remis aux gendarmes d’El-Attaf, avant d’être conduit à l’hôpital de Sidi Bouabida pour un contrôle médical. Quelques heures plus tard, il était placé en garde à vue pour être entendu sur les faits qui lui sont reprochés.

L’individu, désormais sous le coup de plusieurs chefs d’accusation graves, dont violence aggravée, agression sexuelle, diffusion d’images à caractère dégradant et association de malfaiteurs, sera présenté prochainement devant le procureur. L’affaire est d’autant plus sensible qu’elle met en lumière une montée inquiétante des actes violents relayés sur les réseaux sociaux, souvent pour la « glorification » de comportements délinquants.

Mais au-delà de ce fait divers sordide, l’arrestation de « Hicham El-Wahrani » a aussi ravivé un débat brûlant en Algérie : celui du retour possible de la peine de mort.

Quelques jours avant son interpellation, le président de la Cour de Béjaïa, Mustapha Smati, avait évoqué publiquement la possibilité d’un réexamen de la peine capitale, gelée depuis 1993. Il avait cité des affaires « d’enlèvements d’enfants » et de « trafic de drogue dans les écoles » comme pouvant justifier une telle mesure.

Des propos qui, dans un pays encore marqué par des affaires de violence extrême, ont trouvé un écho immédiat. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont estimé que des individus comme “Hicham El-Wahrani” ne méritaient plus l’indulgence de la justice, mais des sanctions exemplaires et irréversibles.