Une page se tourne au palais présidentiel. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé de mettre fin aux fonctions de Mohamed Chafik Mesbah, qui occupait jusqu’à présent le poste de conseiller chargé des affaires politiques, des relations avec la jeunesse, la société civile et les partis. La décision est désormais officielle, puisqu’elle figure dans le Journal officiel numéro 22, marquant ainsi la conclusion d’une étape dans la carrière d’un homme qui a longtemps navigué entre les cercles militaires et les rouages du pouvoir civil.
Chafik Mesbah n’est pas un visage inconnu dans l’organigramme de l’État algérien. Ancien officier supérieur de l’Armée nationale populaire, il avait le rang de colonel avant d’embrasser une trajectoire plus civile. C’est dans cette continuité qu’il avait été nommé à la tête de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, une entité créée en février 2020 sur instruction du président Tebboune, lors d’un sommet de l’Union africaine tenu à Addis-Abeba. À travers cette agence, l’Algérie entendait affirmer une diplomatie active sur le continent, en déployant ses compétences nationales dans divers domaines, au service de la coopération Sud-Sud.
Mesbah, fort de son profil hybride entre discipline militaire et finesse politique, avait su occuper cet espace de façon stratégique. L’agence qu’il dirigeait avait pour mission de concevoir et mettre en œuvre les politiques algériennes de solidarité internationale, avec une attention particulière à la valorisation du savoir-faire algérien à l’étranger. Grâce à cette position, il avait accédé à une proximité politique certaine avec le sommet de l’État, ce qui avait naturellement mené à sa nomination comme conseiller présidentiel.
Ce poste, aussi stratégique que discret, lui conférait un rôle de pont entre la présidence et différents acteurs de la scène nationale. Son portefeuille englobait les partis politiques, la société civile et la jeunesse — autant de composantes qui jouent un rôle clé dans la stabilité et l’évolution politique du pays. Son départ du cercle rapproché de Tebboune n’a pas été accompagné d’explication publique, mais le Journal officiel acte la rupture sans détour.
Ce limogeage s’inscrit dans un contexte où les réajustements au sein des hautes fonctions de l’État ne sont pas rares. L’approche présidentielle semble évoluer selon les conjonctures et les priorités internes, sans que cela ne soit forcément synonyme de disgrâce. Il n’est pas précisé si Chafik Mesbah sera affecté à d’autres fonctions, ou s’il quitte définitivement la scène publique. Ce qui est certain, c’est que sa carrière a traversé des sphères sensibles du pouvoir, et son parcours n’a jamais été ordinaire.
Officier dans l’armée, haut responsable dans une agence de coopération internationale, puis conseiller en charge d’un portefeuille aussi délicat que transversal, il a incarné un profil rare dans la configuration institutionnelle algérienne. Son nom était souvent associé à l’équilibre, à la modération et à une certaine capacité à dialoguer avec des franges aussi diverses que les jeunes militants associatifs ou les représentants des partis politiques.
La vacance de son poste n’a pour l’instant pas été comblée. Aucun successeur n’a été officiellement désigné, ce qui laisse ouverte la possibilité d’un remaniement plus large au sein de l’équipe présidentielle. En attendant, la présidence semble vouloir tourner la page discrètement, sans commentaire, sans effet d’annonce.
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