Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a récemment orchestré un mouvement stratégique dans le domaine énergétique, jetant ainsi un défi direct au Maroc et marquant des points importants pour les finances algériennes. La mise en œuvre du projet du Gazoduc Transsaharien (TSGP), reliant le Nigeria à l’Algérie en passant par le Niger, s’est avérée être une manœuvre habile qui renforce la position de l’Algérie sur la scène énergétique mondiale. Celle-ci met également fin aux espoirs du Maroc qui comptait coute que coute détourner ce projet.
Lundi à Oran, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a annoncé des « progrès significatifs et notables » dans le développement du TSGP. Cette déclaration met fin aux espoirs du Maroc, qui cherchait à entraver le projet en proposant au Nigeria une collaboration alternative. La rivalité entre l’Algérie et le Maroc pour affirmer leur influence régionale s’est intensifiée, avec Tebboune jouant un rôle clé dans la défense des intérêts énergétiques de son pays.
Le TSGP, d’une longueur totale de 4 128 km, relie le Nigeria, le Niger et l’Algérie, avec des tronçons spécifiques de 1 037 km au Nigeria, 841 km au Niger et 2 310 km en Algérie. L’objectif est de relier les champs gaziers nigérians au réseau algérien, facilitant ainsi le transport de la production gazière vers les marchés européens.
Yusuf Tuggar a souligné l’importance cruciale de l’Algérie et du Nigeria en tant que producteurs de gaz majeurs, avec une demande européenne croissante pour cette source d’énergie. Cette conjoncture représente une opportunité stratégique pour les trois pays, renforçant le positionnement de l’Algérie en tant que fournisseur énergétique clé pour l’Europe.
Le projet capitalisera sur les atouts de l’Algérie en matière d’infrastructures, notamment son réseau de transports, ses complexes de gaz naturel liquéfié (GNL) et ses installations de pétrochimie. De plus, la position géographique avantageuse de l’Algérie, proche des marchés gaziers, offre des avantages logistiques substantiels pour le TSGP.
Le point culminant de cet engagement a eu lieu en février 2022, lorsqu’une réunion à Niamey a réuni les ministres de l’énergie de l’Algérie, du Niger et du Nigeria. Lors de cette réunion, les trois pays ont réaffirmé leur engagement envers le TSGP, établissant une feuille de route pour concrétiser ce projet ambitieux. Un mémorandum d’entente a été ultérieurement signé à Alger en juillet 2022, formalisant leur coopération dans la réalisation du gazoduc transsaharien.
Les efforts conjoints des trois nations montrent une détermination à raviver les études et les programmes nécessaires à la mise en œuvre réussie du TSGP. Cette initiative prometteuse semble promouvoir une collaboration régionale mutuellement bénéfique, tout en défiant les manœuvres concurrentielles du Maroc.
La décision de Tebboune de faire avancer le projet du Gazoduc Transsaharien témoigne de la vision stratégique de l’Algérie dans le domaine énergétique, et ne pourra que faire du bien aux finances de l’Algérie. Au-delà des aspects économiques, cette initiative renforce la position de l’Algérie en tant qu’acteur clé dans la sécurité énergétique régionale, tout en défiant les tentatives de contrecarrer ses projets par des voisins ambitieux.
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