La question du regroupement familial revient sur le devant de la scène en France, alimentée par un récent sondage révélant qu’une majorité de Français souhaiterait voir cette politique remise en question. Cette tendance s’inscrit dans un climat politique et social marqué par des débats intenses sur l’immigration et l’intégration, alors que certains pays européens, comme l’Autriche, ont déjà pris des mesures radicales en la matière.
D’après une enquête menée par l’institut CSA pour CNEWS, Europe 1 et le Journal du Dimanche, 57 % des Français se disent favorables à l’arrêt du regroupement familial, un dispositif qui permet à un étranger résidant légalement en France d’être rejoint par son conjoint et ses enfants. Cette volonté de durcissement varie cependant selon les tranches d’âge : les jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans sont les plus enclins à soutenir cette restriction, avec un taux de 71 %, tandis que les 25-34 ans se montrent plus partagés, à 49 %. La majorité des personnes âgées de 35 ans et plus expriment également une position favorable à cette réforme, à hauteur de 57 %.
Politiquement, cette question divise profondément l’opinion publique. Les électeurs situés à droite sont largement favorables à une suppression du regroupement familial : 76 % des sympathisants des Républicains et 75 % des électeurs du Rassemblement National soutiennent cette orientation. Du côté de la majorité présidentielle, la position est plus nuancée, avec 52 % de soutien à un changement de politique. À gauche, les avis sont plus contrastés : 45 % des électeurs de La France Insoumise souhaiteraient également une remise en question du dispositif, contre 38 % chez les sympathisants socialistes et écologistes.
Ce débat trouve un écho particulier dans la décision récente de l’Autriche, qui est devenue le premier pays de l’Union européenne à suspendre temporairement le regroupement familial pour les réfugiés. Cette mesure, prise dans le but de limiter les flux migratoires, a été saluée par certains responsables politiques français qui y voient un modèle à suivre. Maud Bregeon, députée du groupe Ensemble pour la République, a notamment déclaré lors d’une interview sur Europe 1-CNEWS que « cette initiative est une source d’inspiration pour la France ». Selon elle, la maîtrise de l’immigration passe par un renforcement des critères d’entrée, notamment en matière de regroupement familial.
Le gouvernement français, de son côté, ne s’est pas encore exprimé officiellement sur un éventuel durcissement des conditions de regroupement familial. Toutefois, ces résultats de sondage et les décisions prises chez certains voisins européens pourraient alimenter les réflexions en cours sur la politique migratoire du pays. La récente adoption de textes législatifs sur l’immigration par le Sénat, notamment soutenus par des figures comme Bruno Retailleau, pourrait également ouvrir la voie à de nouvelles propositions en la matière.
En Autriche, la mesure sera pleinement effective d’ici le mois de mai, avec une suspension initiale de six mois pouvant être prolongée jusqu’en 2027. Cette approche pourrait-elle influencer les futures décisions françaises ? Le débat reste ouvert, mais une chose est sûre : la question du regroupement familial en France continue de susciter des réactions vives et risque d’occuper une place centrale dans les discussions politiques des mois à venir.
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