Ce qui devait être un passage ordinaire au port de Béjaïa s’est transformé en coup de filet spectaculaire pour les douaniers algériens, et en désillusion pour deux voyageurs, au départ de la France vers l’Algérie, dont l’audace a franchi les limites de la légalité. En provenance du port de Marseille à bord d’un navire français, ces deux individus avaient soigneusement dissimulé une quantité étonnante de marchandises commerciales à l’intérieur de leurs véhicules personnels, pensant sans doute passer entre les mailles du filet. Mais c’était sans compter sur la vigilance des agents de la principale inspection du contrôle des voyageurs, relevant des sections des douanes opérant au terminal maritime « Cheikh Haddad ».
L’opération a eu lieu dans le cadre des procédures douanières régulières, ce qui n’a pas empêché les inspecteurs d’être particulièrement attentifs à certains détails suspects. Lors de l’inspection minutieuse des véhicules, leur regard aguerri a mis au jour une tentative d’introduction illicite d’un volume important de biens non déclarés. Et ce n’était pas une simple erreur ou un excédent de bagages : le contenu avait clairement une vocation commerciale, enfreignant ainsi les règlements en vigueur sur les importations personnelles.
France – Algérie : voici tout ce qui a été saisi sur les deux voyageurs
Le détail des marchandises interceptées donne une idée précise de l’ampleur de la tentative. Ce sont pas moins de 815 unités de chewing-gum de différentes marques qui ont été retrouvées, accompagnées de 234 unités de chocolats variés. À cela s’ajoutent 345 flacons de parfum et de déodorant, auxquels se greffent 140 autres flacons de parfum, différents des premiers. Les agents ont également recensé 337 flacons de shampoing, 131 morceaux de savon, et 310 unités de compléments vitaminiques. Le tout s’ajoute à un ensemble diversifié d’autres produits cosmétiques et de consommation, soigneusement répartis dans les bagages, avec l’intention manifeste de les dissimuler.
La valeur marchande totale de ces articles, bien que non révélée dans le rapport officiel, pourrait représenter une perte non négligeable pour le Trésor public si de telles marchandises parvenaient à inonder le marché informel sans aucun contrôle. Le type de produits concernés — cosmétiques, hygiène, alimentation — est justement celui qui connaît une forte demande en Algérie, ce qui peut encourager certains à tenter des opérations à la limite du trafic organisé. Ces produits, importés sans déclaration et sans paiement des droits de douane, viennent concurrencer directement les circuits commerciaux légaux, affectant les commerçants en règle tout en privant l’État de ressources fiscales cruciales.
Cette opération illustre, une fois de plus, les efforts intenses menés par les services des douanes algériennes pour défendre l’économie nationale. Elle intervient dans un contexte où les contrôles sont de plus en plus renforcés dans les ports et aéroports du pays. Les agents déployés sur le terrain ne se contentent pas d’une inspection visuelle ou sommaire, mais procèdent régulièrement à des vérifications approfondies, usant d’expérience, d’intuition et parfois de technologies d’imagerie pour détecter les anomalies.
La tentative des deux voyageurs aura finalement été vaine, leur audace s’étant heurtée à la rigueur des procédures douanières algériennes. Leur cas pourrait ne pas être isolé, car de nombreuses autres opérations similaires sont régulièrement rapportées par les autorités. Néanmoins, cette affaire, de par la nature et la quantité des produits saisis, a marqué les esprits et rappelle à tous ceux qui envisageraient de défier la loi que les risques sont considérables.
À travers cette intervention, c’est toute une chaîne de surveillance qui démontre son efficacité, de l’inspection douanière à la stratégie de lutte contre la contrebande. L’Algérie, par l’intermédiaire de ses services douaniers, continue donc d’affirmer sa détermination à contrôler rigoureusement ses frontières économiques, à protéger ses circuits commerciaux officiels et à assainir un marché trop souvent menacé par l’informel.
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