Les services des Douanes algériennes ont annoncé, ce lundi 19 mai 2025, la saisie de marchandises à caractère commercial entre la France et l’Algérie, à l’occasion d’une opération de contrôle menée au port de Skikda. Les agents, déployés à la station de traitement des voyageurs, ont intercepté plusieurs cargaisons dissimulées dans les bagages de passagers à bord des navires Corsica et Tassili 2, reliant la France à l’Algérie, lors d’une opération qui s’est déroulée entre le 9 et le 11 mai. Cette intervention ciblée s’inscrit dans les missions de contrôle habituelles, notamment celles axées sur la surveillance rigoureuse des voyageurs, de leurs biens et effets personnels, à la frontière maritime.
Selon le communiqué officiel de la direction générale des Douanes, les produits saisis lors de cette opération concernent aussi bien les voyageurs quittant l’Algérie à destination de la France que ceux arrivant d’Hexagone. Côté départ d’Algérie, plusieurs passagers avaient embarqué des quantités notables de produits alimentaires subventionnés, des cigarettes, ainsi que des denrées d’origine animale. Des articles typiquement algériens, destinés à être revendus sur le territoire français à des fins lucratives, et transportés en violation des règles douanières. Les agents ont ainsi stoppé net une tentative de profit déguisée, qui exploitait les canaux de voyage classiques pour contourner la législation commerciale.
Dans le sens France vers Algérie, d’autres voyageurs ont également été pris en infraction avec des marchandises à caractère commercial. Ces derniers transportaient, dans leurs bagages, des appareils électroménagers, des pièces de rechange usagées, des vélos, et même une voiture de tourisme. Ces produits, achetés en France à moindre coût ou récupérés en occasion, étaient destinés à la revente une fois en Algérie, un phénomène de plus en plus courant chez certains voyageurs. Cette stratégie, visant à rentabiliser les traversées maritimes, repose sur l’importation non déclarée de biens, une pratique strictement encadrée par les lois douanières algériennes.
La France et l’Algérie partagent depuis longtemps un trafic dense entre leurs ports, notamment sur les lignes passagers. Le profil de ces voyageurs est souvent lié à la diaspora algérienne installée en France, qui multiplie les allers-retours entre les deux rives pour des raisons familiales, économiques ou professionnelles. Cette proximité, bien que favorable à la mobilité, est aussi devenue un vecteur d’échange non réglementé. Certains voyageurs, profitant de la complexité des contrôles en haute saison, tentent de faire passer discrètement des biens à forte valeur ajoutée, qu’ils espèrent écouler sur le marché local, aussi bien en France qu’en Algérie.
La vigilance des douanes algériennes, dans ce contexte, s’avère cruciale. La saisie opérée à Skikda illustre clairement la volonté des autorités de lutter contre les formes déguisées de commerce parallèle qui peuvent affecter l’économie nationale, notamment à travers la fuite de produits subventionnés ou l’entrée de matériels usagés non déclarés. Ce type d’infraction, bien que réalisé par des voyageurs individuels, est assimilé à une tentative de contournement des circuits commerciaux officiels. La France et l’Algérie, bien que partenaires dans le domaine des échanges humains et économiques, doivent faire face à ces pratiques qui brouillent la frontière entre déplacement personnel et activité commerciale illégale.
L’intervention des douanes au port de Skikda vient ainsi rappeler que chaque passager, qu’il vienne de France ou parte d’Algérie, doit respecter les règles strictes en matière d’importation et d’exportation. Les voyageurs qui espéraient tirer un bénéfice rapide de ce type de transport se retrouvent désormais confrontés à des sanctions potentielles, et à la perte pure et simple de leurs marchandises. L’affaire souligne à quel point la transparence et le respect des lois douanières sont essentiels pour maintenir un équilibre dans les échanges entre la France et l’Algérie, et combien il est risqué pour les voyageurs d’ignorer ces obligations sous prétexte de rentabilité.
Alors que la période estivale approche, les autorités douanières des deux pays redoublent d’efforts pour prévenir toute tentative de commerce dissimulé. Le message est clair : les voyageurs, qu’ils viennent de France ou d’Algérie, ne doivent pas transformer leur traversée en une opération de contrebande. La vigilance reste donc de mise pour toutes les liaisons maritimes reliant la France à l’Algérie, surtout lorsque les passagers pensent pouvoir profiter des failles pour rentabiliser leur déplacement.