Mehdi Ghezzar, éditorialiste et entrepreneur algérien reconnu pour ses chroniques incisives sur la chaîne internationale AL24 News, a été interpellé mardi à Paris, à proximité de son domicile, avant d’être relâché le mercredi matin, selon des informations rapportées par l’agence APS. L’arrestation, qui a surpris de nombreux observateurs, n’était pas liée à une infraction récente mais à une inscription de Mehdi Ghezzar sur le fichier « S », ainsi que sur le fichier des personnes recherchées, des dispositifs d’exception utilisés par les autorités françaises pour les individus considérés comme une menace potentielle pour la sécurité publique.
Selon l’APS, cette situation n’était pas une première pour Mehdi Ghezzar. Depuis plusieurs mois, l’éditorialiste algérien faisait face à des contrôles réguliers et systématiques lors de ses passages dans les aéroports parisiens. Chaque déplacement impliquait des vérifications longues et minutieuses, parfois jugées excessives. Mehdi Ghezzar a qualifié cette situation de forme d’intimidation, soulignant que, malgré le départ de certains responsables du ministère de l’Intérieur, les méthodes de contrôle semblaient profondément enracinées au sein des institutions françaises.
Mehdi Ghezzar n’est pas seulement connu pour son rôle de chroniqueur. Son parcours médiatique a été marqué par des prises de position audacieuses, notamment lors de son passage à l’émission « Les grandes gueules » sur RMC, d’où il avait été écarté après des déclarations controversées concernant André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI, et le Maroc. Cet épisode avait déclenché des débats dans le milieu journalistique et parmi les téléspectateurs, renforçant la réputation de Mehdi Ghezzar comme un éditorialiste courageux, capable d’aborder des sujets sensibles avec franchise.
L’arrestation a eu lieu mardi, mais Mehdi Ghezzar a été relâché mercredi matin, après plusieurs heures de retenue. Dans ses déclarations à AL24 News, il a confirmé avoir été interrogé et retenu, tout en insistant sur le fait qu’aucune charge n’avait été retenue contre lui. Mehdi Ghezzar a précisé que cette expérience, bien que déroutante, ne changerait en rien sa pratique professionnelle et son engagement dans l’analyse politique et internationale. Selon lui, cette situation met en lumière la complexité et la rigueur des dispositifs de sécurité français, et leur impact potentiel sur les journalistes et personnalités étrangères, même lorsqu’ils exercent leur métier publiquement et légalement.
L’affaire a rapidement été relayée par les médias algériens et les réseaux sociaux, suscitant un vif intérêt et de nombreuses réactions. L’éditorialiste est ainsi devenu, le temps de quelques heures, le centre de l’attention médiatique pour des raisons qui dépassent le simple cadre de son activité journalistique. Son interpellation a relancé le débat sur les contrôles administratifs, la sécurité nationale et la liberté de circulation des journalistes internationaux en France.
Malgré cette mésaventure, Mehdi Ghezzar reste un acteur influent dans le paysage médiatique. Son expertise et ses analyses continuent de faire référence, et son expérience récente souligne les défis auxquels peuvent être confrontés les journalistes étrangers lorsqu’ils évoluent dans des contextes sensibles.