France – Algérie : Rachida Dati décide de sanctionner l’humoriste Merwane Benlazar

Merwane Benlazar

L’humoriste franco-algérien Merwane Benlazar a récemment suscité une vive polémique en raison de sa participation à l’émission de télévision « C à vous » diffusée sur France 5. En effet, après son intervention dans cette émission, des accusations d’islamisme ont émergé, en grande partie en raison de son apparence physique et de certains de ses propos passés. Cette situation a conduit Rachida Dati, ministre de la Culture, à intervenir publiquement. Lors d’une session au Sénat, elle a annoncé que l’humoriste « ne sera plus à l’écran », soulignant que bien que la chronique de Benlazar dans l’émission ne comportait « aucun propos répréhensible », certains de ses anciens messages avaient attiré l’attention et suscité des inquiétudes.

L’apparition de Merwane Benlazar à « C à vous », le 31 janvier, n’était initialement prévue que pour un numéro unique. Cela n’a pas empêché le public, ainsi que plusieurs personnalités politiques, de réagir vivement à son intervention. Les critiques ont principalement ciblé l’apparence de l’humoriste, notamment sa tenue vestimentaire, jugée par certains comme étant « salafiste ». En réponse à ces critiques, Rachida Dati a précisé que les « anciens messages » de Benlazar, et non ses propos dans l’émission, étaient la véritable cause de cette décision. La ministre a affirmé : « Est-ce que des propos ont été tenus par ce chroniqueur qui sont scandaleux? Oui. Donc suite à ces propos, France Télévisions en a tiré les conséquences: il ne sera plus à l’écran. »

Le groupe Mediawan, qui produit l’émission, a précisé que la participation de Benlazar était prévue pour un seul numéro et qu’il n’y avait pas de projet de le faire revenir. En dépit des critiques, France Télévisions a souligné que la chronique de l’humoriste n’avait « occasionné aucun manquement à ses obligations ». Cependant, cette polémique ne s’est pas limitée à une simple question de participation à une émission. Elle a soulevé des interrogations sur les anciens messages de l’humoriste, notamment certains qu’il avait publiés sur les réseaux sociaux. Ces messages, interprétés par certains comme soutenant des positions islamistes, ont amplifié les accusations à son égard.

Le profil de Merwane Benlazar, son apparence, et certains de ses messages passés ont également attiré l’attention de plusieurs personnalités politiques. La sénatrice Nathalie Goulet, interpellée sur cette question au Sénat, a fait part de son inquiétude quant à la nature des propos de l’humoriste, citant notamment l’une de ses publications sur les réseaux sociaux : « La place d’une femme est à demeure auprès de son père. Crains ton seigneur. » Ces propos ont été jugés inacceptables par certains, qui ont estimé qu’ils étaient en contradiction avec les principes républicains, en particulier la laïcité et l’égalité des sexes. Rachida Dati a réagi en défendant la position de France Télévisions, mais a ajouté que l’apparence et le physique d’un individu ne devraient pas être utilisés comme critères de disqualification « sans aucun fondement ».

Sur les réseaux sociaux, Merwane Benlazar a répondu aux critiques en ironisant sur son apparence, notamment à propos de son bonnet, qu’il a qualifié de « marque islamiste Zara », se moquant ainsi des accusations à son égard. Cette réponse a alimenté davantage la polémique, certains dénonçant la légèreté de sa réaction face à des accusations aussi graves. D’autres, en revanche, ont estimé que la liberté d’expression de l’humoriste devait être respectée et que les critiques à son égard étaient injustifiées.

La situation a pris une tournure encore plus intense lorsque des messages plus anciens de Merwane Benlazar ont été exhumés, incitant des réactions diverses de la part des personnalités politiques. La députée européenne Nathalie Loiseau a réagi en postant une photo de l’humoriste sur le réseau social X, accompagnée du commentaire suivant : « Au nom de toutes les femmes, de leur liberté, de leurs droits chèrement gagnés ici et bafoués par les islamistes partout à travers le monde, une seule question: pourquoi? »

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