France Algérie – Tebboune à Barrot : « le rideau se lève »

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Une étape significative vient d’être franchie dans les relations entre la France et l’Algérie. Ce dimanche 6 avril 2025, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, a effectué une visite officielle à Alger porteur d’un message clair pour le président Tebboune : Paris veut tourner la page des tensions et engager une nouvelle phase de coopération avec Alger. Lors de cette rencontre marquante avec le président Abdelmadjid Tebboune et le ministre algérien des Affaires étrangères Ahmed Attaf, un cap a été fixé : celui d’un partenariat rénové, réciproque et basé sur le respect mutuel.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a affirmé en marge de ses rencontres avec les responsables algériens, être venu à Alger pour transmettre un message personnel du président Emmanuel Macron à son homologue Abdelmadjid Tebboune. Selon ses propres mots, la France souhaite « reconstruire un partenariat d’égal à égal, serein et apaisé avec l’Algérie ». Cette démarche vise à dépasser les désaccords qui ont marqué les derniers mois et à réactiver les dynamiques de collaboration entre les deux pays. Dans une déclaration à la presse, Jean-Noël Barrot a insisté sur l’importance de « retrouver les voies de la coopération, dans un souci d’efficacité et de résultat pour nos compatriotes ».

La rencontre a permis d’aborder sans détour l’ensemble des sujets sensibles qui ont alimenté les crispations bilatérales. Le chef de la diplomatie française a souligné que la discussion avec ses interlocuteurs algériens s’est tenue dans un esprit de franchise, conformément aux principes évoqués par les présidents Macron et Tebboune lors de leur échange téléphonique du 31 mars dernier. Cette réunion au sommet s’inscrit dans la continuité de la Déclaration d’Alger signée en 2022, qui constitue à ce jour le socle des engagements mutuels pour un rapprochement renforcé.

L’un des résultats concrets de cette visite a été la décision de relancer immédiatement tous les mécanismes de coopération entre les deux pays. Cela concerne aussi bien les domaines économiques que sécuritaires, culturels, éducatifs ou encore consulaires. « Nous avons décidé de le faire avec sérieux, discrétion, efficacité », a insisté Jean-Noël Barrot, marquant ainsi un changement de ton par rapport aux échanges antérieurs parfois empreints de méfiance ou d’incompréhensions.

La formule prononcée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, « le rideau se lève », a été reprise par le ministre Barrot comme un symbole d’un nouveau départ. Elle illustre cette volonté partagée de faire place à une dynamique constructive, dans un contexte géopolitique où la stabilité régionale et les défis migratoires imposent des réponses coordonnées.

L’audience s’est déroulée au palais présidentiel d’El Mouradia, en présence du directeur de Cabinet à la Présidence, Boualem Boualem, du ministre d’État Ahmed Attaf et du secrétaire général du ministère algérien des Affaires étrangères, Lounès Magramane. L’atmosphère a été qualifiée de studieuse et orientée vers les résultats. Aucun point litigieux n’a été évité, ce qui témoigne d’un dialogue en profondeur destiné à déboucher sur des actions concrètes.

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Les échanges franco-algériens avaient connu plusieurs zones de turbulence, notamment sur les questions de mémoire, de circulation des personnes, et de coopération sécuritaire. La visite de Jean-Noël Barrot semble désormais marquer un tournant. Il ne s’agit plus simplement de maintenir un dialogue, mais bien de reconstruire une relation en s’appuyant sur les mécanismes de coopération qui avaient été gelés ou ralentis ces derniers temps.

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Ce retour à la normale est perçu comme un signal fort, notamment pour les deux diasporas, française et algérienne, qui espèrent une gestion plus fluide des dossiers consulaires et un climat apaisé entre les deux pays. Sur le plan politique, cette rencontre pourrait être le prélude à d’autres visites de haut niveau, et potentiellement à la tenue d’un nouveau Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) dans les mois à venir.

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En reprenant les mots du président Tebboune, « le rideau se lève », les deux capitales semblent ainsi s’engager sur la scène d’un dialogue renouvelé, avec l’ambition de faire de cette nouvelle séquence un modèle de coopération bilatérale apaisée, moderne et tournée vers l’avenir.