France : Bruno Retailleau décide de ne pas sanctionner les Algériens

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Les relations entre la France et l’Algérie continuent de connaître des tensions, notamment en raison du refus répété des autorités algériennes d’accepter le retour de leurs ressortissants expulsés de France. Ce mercredi matin, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est exprimé sur RTL, annonçant des mesures de rétorsion ciblées. Contrairement aux attentes, Retailleau a affirmé qu’il ne prendrait pas, dans l’immédiat, de sanctions contre les citoyens algériens en général, mais qu’il concentrerait d’abord son action sur les dignitaires du régime.

« L’Algérie ne respecte pas un accord de 1994. Au terme de celui-ci, lorsqu’elle a un ressortissant algérien qui a des papiers, qui est documenté, elle doit l’accepter sur son territoire », a déclaré Bruno Retailleau, mettant en cause le gouvernement algérien et son refus de collaborer pleinement avec les autorités françaises. Selon lui, cette situation entrave l’application des obligations de quitter le territoire français (OQTF), une mesure qui concerne plusieurs milliers d’étrangers en situation irrégulière chaque année.

Un bras de fer diplomatique autour des expulsions

Les difficultés rencontrées par la France dans l’expulsion des ressortissants algériens ne sont pas nouvelles, mais elles semblent s’intensifier. D’après les informations de Valeurs actuelles, la France a récemment expulsé deux Algériens en possession de passeports valides, mais ces derniers ont été immédiatement renvoyés vers l’Hexagone par les autorités algériennes. Ces incidents, survenus les 7 et 10 mars derniers, illustrent une impasse diplomatique de plus en plus marquée entre les deux pays.

Face à cette situation, Bruno Retailleau a annoncé une « riposte graduée », ciblant dans un premier temps les élites du régime algérien. Plutôt que d’imposer des restrictions généralisées aux Algériens vivant en France ou souhaitant s’y rendre. « Je pense que ces régimes-là sont insensibles à la souffrance de leur peuple », a déclaré le ministre, justifiant ainsi son approche sélective. « Quand on cible de façon chirurgicale celles et ceux qui viennent passer des vacances en France, qui mettent leurs enfants dans les bonnes écoles françaises, qui viennent se faire soigner en France, on est beaucoup plus efficace. », ajoute-t-il.

Des sanctions qui touchent les élites avant le peuple

Dans les faits, cette riposte se traduit par une imposition de visa aux détenteurs de passeports diplomatiques, à savoir des membres du gouvernement algérien, des hauts fonctionnaires et personnalités proches du pouvoir. Bruno Retailleau a insisté sur le fait que cette riposte se ferait de manière progressive et mesurée. « Cette riposte, nous allons la mettre, comme nous l’avons décidé, sans précipitation, mais sérieusement en place », a-t-il affirmé, laissant entendre que la France pourrait aller encore plus loin si la coopération avec Alger ne s’améliorait pas.

Parmi les are utmesures envisagées, une remise en cause des accords de 1968 a été évoquée. Ces accords offrent aux ressortissants algériens des conditions favorables en matière de circulation, de séjour et d’emploi en France. Une révision de ces accords pourrait entraîner un durcissement des conditions d’entrée et de séjour pour les Algériens, bien que cette option ne soit pas encore officiellement sur la table.

Retailleau affirme qu’une liste d’Algériens en situation irrégulière soumise à Alger

En parallèle, Bruno Retailleau a annoncé que le gouvernement français allait présenter dans les prochains jours une liste de ressortissants algériens en situation irrégulière dont la nationalité ne fait aucun doute. « Nous allons présenter à l’Algérie, dans quelques jours, une liste d’Algériens dont on sait parfaitement qu’ils le sont parce que c’est documenté et nous avons les preuves », a-t-il précisé.

Cette liste concernera en priorité les Algériens actuellement placés dans les centres de rétention administrative (CRA). Ils représentent actuellement « 43 % de la population » de ces centres, soit environ 700 personnes. « Ce sont les profils les plus dangereux », a ajouté le ministre, soulignant que la priorité serait donnée aux individus impliqués dans des activités criminelles ou représentant une menace pour la sécurité publique.

Le nombre exact de personnes concernées par cette première vague d’expulsions n’a pas été précisé, mais Bruno Retailleau a évoqué un chiffre qui « se compte par dizaines ».

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