France : « c’est un privilège d’être Algérienne au Maroc »

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 « C’est un privilège d’être Algérienne au Maroc ». Cette phrase, simple mais puissante, résume à elle seule l’expérience vécue par une Algérienne résidant en France lors de son récent séjour dans le royaume du Maroc. À travers une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, cette touriste a tenu à partager les moments marquants de son voyage à Agadir, loin des clichés véhiculés en ligne sur les tensions entre les peuples algérien et marocain. Car sur place, c’est tout le contraire qu’elle a ressenti : de l’accueil, de la chaleur humaine et surtout, un profond respect.

À peine arrivée à l’aéroport d’Agadir au Maroc, l’Algérienne de France a été surprise par la rapidité des formalités. « En une minute trente j’étais sortie de l’aéroport », raconte-t-elle avec étonnement. À la douane, les échanges ont pris une tournure presque amicale dès que les agents ont su qu’elle venait d’Algérie. Une connexion spontanée s’est créée, comme si son passeport ouvrait non seulement les portes du pays, mais aussi celles des cœurs. La police de l’aéroport, loin d’être rigide, a manifesté une curiosité bienveillante, lançant la visiteuse sur une aventure qui allait défier les préjugés.

En parcourant les rues d’Agadir, la touriste a connu une mésaventure qui aurait pu virer au cauchemar : elle a emprunté par erreur un sens interdit. Ce détour inattendu l’a conduite dans une base militaire. « J’arrive en haut et je trouve un mec qui m’attend avec un pistolet ! », se remémore-t-elle, encore choquée par la scène. Mais l’atmosphère s’est radicalement transformée lorsque les militaires ont découvert qu’elle était Algérienne. « Ils m’ont dit : oh mais t’es Algérienne ! Viens, t’es la bienvenue », se souvient-elle. Non seulement l’incident a été désamorcé, mais les soldats lui ont même offert une visite guidée de la base, avec une vue imprenable sur la ville d’Agadir. Une situation improbable qui aurait pu basculer, mais qui a au contraire renforcé son sentiment d’être accueillie comme une sœur plutôt qu’une étrangère.

Ce n’est pas tout. Lors d’une autre péripétie, la voyageuse raconte avoir grillé un feu rouge. Là encore, la réaction du policier a été teintée d’indulgence. Après vérification de son identité, il lui a simplement dit : « Allez va, t’es Algérienne, tu t’en vas, tu paies pas ». Loin de l’application rigide du règlement, elle a senti une forme de solidarité, une sorte de passe-droit affectif que seuls les liens fraternels entre les peuples peuvent expliquer.

Au fil de son séjour, la jeune femme a été frappée par les échanges spontanés qu’elle a eus avec les habitants. Selon elle, chaque Marocain croisé trouvait l’occasion de lui parler d’Algérie avec admiration. Des propos tels que « les Algériens, c’est nos frères » ou encore « on les aime ici au Maroc » revenaient sans cesse dans la bouche des gens. Ce discours répété et sincère tranchait avec ce qu’elle voyait habituellement en ligne, sur les plateformes où des internautes tentent de semer la division. « Ce ne sont que des fitneurs promax de France », a-t-elle conclu, dénonçant ceux qui attisent les tensions à distance, bien loin de la réalité du terrain.

Son témoignage met aussi en lumière une réalité administrative méconnue. Depuis septembre 2024, les Marocains doivent présenter un visa pour entrer en Algérie. En revanche, les Algériens peuvent toujours se rendre au Maroc avec leur simple passeport. Cette différence de traitement n’a visiblement en rien altéré l’accueil réservé à cette voyageuse, bien au contraire. Son récit prouve que, malgré les décisions politiques ou les débats stériles sur les réseaux sociaux, le lien entre les peuples reste vivant, fort et spontané.

À travers ce témoignage authentique, une vérité éclate : les tensions virtuelles ne reflètent en rien la fraternité vécue sur le terrain. Pour cette Algérienne de France, ce voyage au Maroc a été l’occasion de redécouvrir une proximité culturelle et humaine qui dépasse les frontières. Un privilège, dit-elle, que d’être Algérienne dans un pays où les cœurs semblent encore battre à l’unisson avec ceux de ses compatriotes.

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