France, comptes bancaires : une compagnie aérienne joue un sacré tour aux Algériens

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La compagnie aérienne espagnole Volotea, spécialisée dans les vols à bas prix et reliant plusieurs villes françaises à l’Algérie, se retrouve au cœur d’une vive polémique. De nombreux passagers, dont des Algériens résidant en France, ont eu la mauvaise surprise de voir des prélèvements non autorisés apparaître sur leur compte bancaire, justifiés par la compagnie comme une répercussion de l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion.

Selon plusieurs témoignages relayés par des médias spécialisés dans le tourisme et les voyages, ces prélèvements ont été réalisés par la compagnie aérienne sans avertissement préalable et sans consentement explicite des passagers, y compris des Algériens établis en France. Certains voyageurs, ayant acheté leurs billets bien avant la mise en place de cette augmentation, ont découvert avec stupeur que Volotea avait directement débiter leur carte bancaire pour compenser cette hausse de taxe. Une situation jugée inacceptable par les consommateurs, d’autant plus que certaines transactions étaient accompagnées de frais supplémentaires.

Face à la montée de la grogne des passagers, dont de nombreux Algériens de France qui ont épinglé la compagnie, le syndicat des Entreprises du Voyage a rapidement saisi la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) afin de faire la lumière sur ces pratiques controversées. Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint du syndicat, a fermement condamné ces prélèvements arbitraires, soulignant que toute modification tarifaire aurait dû être présentée aux clients avec la possibilité de résilier leur billet ou d’opter pour une solution alternative.

De son côté, Volotea assume pleinement ces ajustements financiers. Dans un communiqué transmis à BFM, la compagnie affirme que la réglementation en vigueur lui permet d’adapter les taxes entre la réservation et la date du vol. Selon elle, les passagers ont donc l’obligation de régler toute augmentation qui surviendrait avant leur départ. La compagnie déclare également que les prélèvements n’ont eu lieu que dans les cas où les clients n’avaient pas répondu à un premier avertissement par e-mail les informant de cette hausse.

Malgré ces explications, de nombreux voyageurs estiment que Volotea a mal géré la situation. Certains affirment ne jamais avoir reçu de notification avant de constater ces débits bancaires. D’autres regrettent le manque de transparence de la compagnie, qui aurait dû clarifier ces changements dès la mise en vente des billets. L’affaire prend une ampleur particulière chez les Algériens de France, qui constituent une part importante de la clientèle de Volotea pour leurs voyages entre les deux rives de la Méditerranée.

L’origine du problème réside dans la nouvelle grille tarifaire de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TBSA), votée par le Parlement français. Cette taxe, destinée à financer le développement des infrastructures aéroportuaires et à soutenir des projets de transport durable, a connu une augmentation significative. Désormais, elle s’élève à 7,40 euros pour un vol intra-européen, 15 euros pour une destination intermédiaire et jusqu’à 40 euros pour les vols long-courriers en classe économique. Cette révision tarifaire devrait permettre à l’État de récolter près de 850 millions d’euros par an, contre 460 millions auparavant.

Toutefois, si la légitimité de cette augmentation n’est pas remise en question, c’est bien la manière dont Volotea l’a appliquée qui suscite la controverse. De nombreuses autres compagnies aériennes ont répercuté cette hausse en ajustant directement le prix des billets avant leur mise en vente, évitant ainsi de telles tensions avec leurs clients. Volotea, en revanche, semble avoir pris une décision unilatérale en prélevant les fonds directement sur les comptes bancaires, une démarche perçue comme une atteinte aux droits des consommateurs.

Alors que la DGCCRF poursuit son enquête pour déterminer si ces prélèvements sont conformes à la loi, de nombreux clients envisagent d’intenter une action collective contre la compagnie. L’affaire pourrait prendre une tournure judiciaire si les autorités estiment que Volotea a violé les règles de protection des consommateurs. En attendant, cette polémique ternit l’image de la compagnie espagnole, qui devra rétablir la confiance de ses clients si elle veut éviter une crise plus profonde.

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