En France, des milliers de retraités algériens ont eu la mauvaise surprise de constater que leur pension n’avait pas été revalorisée en 2025, contrairement aux promesses annoncées. Un phénomène apparemment marginal selon la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), qui parle d’un dysfonctionnement touchant à peine 0,2 % des retraités, mais qui suscite l’incompréhension et l’indignation parmi les retraités algériens concernés. Le problème ne se limite pas à quelques cas isolés : les témoignages se multiplient, notamment en Île-de-France, où une concentration importante de retraités algériens résidant dans l’Hexagone a révélé l’ampleur de l’anomalie.
Chaque année, les pensions de retraite en France sont censées suivre l’inflation. Pour 2025, la revalorisation attendue était de 2,2 %. Pourtant, un nombre croissant de retraités algériens, vivant paisiblement en France après des décennies de travail, n’a vu aucun changement sur son relevé de pension. Certains sont confrontés à ce blocage pour la première fois, d’autres affirment que leur pension stagne depuis plusieurs années. Ce gel injustifié met en difficulté une population souvent déjà précaire, pour qui chaque euro compte.
La Cnav insiste sur le caractère « très rare » de ces erreurs, estimant qu’environ 1 500 dossiers sur un total de 728 556 sont concernés. Mais la CGT conteste vigoureusement ces chiffres. Le syndicat affirme que le problème est bien plus vaste, évoquant pas moins de 8 000 dossiers en anomalie fin 2023 en Île-de-France. Un porte-parole de la CGT précise : « Certains n’étaient pas revalorisés depuis plusieurs années. La Cnav attend que les intéressés se manifestent pour agir. » Une attente qui alourdit les démarches pour les retraités algériens vivant en France, souvent peu familiers avec les procédures numériques ou lassés d’un système qu’ils jugent opaque.
Deux situations principales ont été recensées par Ouest France. Dans certains cas, la revalorisation ne s’applique pas automatiquement : il revient alors au retraité de contacter sa caisse régionale, sans quoi la situation ne se débloque pas. Dans d’autres cas, la stagnation de la pension est liée à une anomalie non identifiée dans le système informatique. Pour ces retraités algériens établis en France, la situation est d’autant plus frustrante qu’aucune communication claire n’a été faite en amont pour expliquer ces retards ou erreurs. Ils se retrouvent face à une administration qui, selon eux, ne prend pas l’initiative de rectifier des erreurs pourtant manifestes.
Selon la CGT, l’explication principale réside dans « l’ancienneté de l’outil informatique » utilisé par la Cnav. À cela s’ajoute une réduction des effectifs, aggravant les délais de traitement et les erreurs non détectées. De son côté, la Cnav réfute ce constat et affirme qu’il n’y a pas de « rupture de ressources » ni de difficulté structurelle. Pourtant, la réalité vécue par ces retraités algériens en France contredit cette version. Beaucoup affirment n’avoir reçu aucune réponse concrète à leurs réclamations, et se sentent abandonnés par une administration qu’ils ont pourtant financée toute leur vie.
Pour éviter de passer à côté d’une revalorisation, Ouest-France conseille aux retraités de vérifier chaque année, autour du 9 février, si leur pension a bien été augmentée. Cette date marque traditionnellement l’application de la hausse annuelle. Mais pour de nombreux retraités algériens vivant en France, cette vérification reste un réflexe difficile à adopter, surtout quand les informations ne sont ni claires, ni facilement accessibles. Certains découvrent trop tard qu’ils ont été oubliés du système.
La situation interpelle, car les retraités algériens, souvent nombreux en France et ayant contribué pleinement au système économique français, ne demandent qu’une reconnaissance équitable de leurs droits. La non-revalorisation de leur pension en 2025 représente pour eux non seulement un préjudice financier, mais aussi un sentiment d’injustice. Cette affaire met en lumière les failles d’un système censé garantir une sécurité financière à ceux qui ont travaillé dur, souvent dans des conditions difficiles. En attendant que la situation se régularise, la vigilance reste le seul rempart des retraités algériens pour faire valoir leurs droits dans un pays où ils ont bâti leur vie.