France : expulsé, un Algérien sous OQTF renvoyé vers l’aéroport de Roissy

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Un ressortissant algérien sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) s’est retrouvé au centre d’une situation inédite après avoir été expulsé vers l’Algérie. Parti de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle ce mercredi matin à destination d’Alger, l’homme a été renvoyé en France quelques heures plus tard, son pays d’origine refusant de l’accueillir. Une scène qui rappelle le cas médiatisé de l’influenceur « Doualemn », qui avait également été expulsé sans succès.

Ce ressortissant algérien, né en 1998, était retenu depuis plusieurs semaines au centre de rétention administrative (CRA) de Metz, en Moselle, selon le média français Le Figaro. Conduit à l’aéroport sous escorte policière, il était muni d’un passeport, mais ne disposait d’aucun laissez-passer consulaire, un document indispensable pour son admission sur le territoire algérien. Faute de ce document, les autorités algériennes ont refusé de le laisser entrer sur leur sol, et le vol retour s’est déroulé le jour même, ramenant l’individu en France où il a été replacé au CRA de Metz.

L’homme est loin d’être un inconnu pour les forces de l’ordre. Son nom figure dans le fichier de traitement des antécédents judiciaires (TAJ) et il est impliqué dans plusieurs affaires de violence. Parmi les faits qui lui sont reprochés, on compte des violences sur conjoint « sans incapacité » en présence d’un mineur en janvier 2024, ainsi qu’une agression ayant entraîné une incapacité de travail inférieure à huit jours en décembre 2023. Son OQTF avait été prononcée le 15 janvier 2024, dans le cadre de la politique de fermeté des autorités françaises face aux individus représentant un trouble à l’ordre public.

Mais son passif judiciaire ne s’arrête pas là. Une semaine après la notification de son OQTF, il avait été interpellé en état d’ivresse pour violences sur un policier municipal, outrages et rébellion. Condamné par le tribunal judiciaire de Metz le 27 janvier à six mois d’emprisonnement avec sursis, l’Algérien, qui a été expulsé, n’avait pas été incarcéré et avait intégré le centre de rétention en attente de son expulsion.

Cette affaire survient dans un contexte tendu entre Paris et Alger sur la question des expulsions de ressortissants algériens en situation irrégulière ou à la conduite jugée dangereuse. L’Algérie est régulièrement pointée du doigt pour son manque de coopération dans le rapatriement de ses citoyens. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a récemment déclaré travailler sur une liste de « plusieurs centaines » d’Algériens représentant un danger pour l’ordre public, qu’il souhaite voir expulsés. Il a ajouté que la réaction d’Alger à cette demande serait « l’épreuve de vérité », insistant sur la nécessité pour l’Algérie de reprendre ses ressortissants comme le prévoit le droit international.

La France a multiplié les initiatives ces dernières années pour réduire le nombre d’irréguliers sur son sol, notamment via des réductions de visas pour les pays jugés peu coopératifs, comme cela avait été le cas en 2021. Toutefois, l’Algérie continue de se montrer réticente à accepter ses ressortissants sous le coup d’une OQTF, surtout lorsque ces derniers sont impliqués dans des faits délictueux.

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