France : heureux dénouement pour les médecins algériens

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En France, les médecins algériens, nombreux à exercer dans des hôpitaux depuis des années malgré des statuts précaires, peuvent enfin entrevoir une régularisation plus équitable. Ce jeudi 29 mai, deux décrets publiés au Journal officiel marquent un tournant majeur dans la procédure d’intégration des praticiens à diplôme étranger hors Union européenne, dont les médecins algériens, bien implantés dans les établissements hospitaliers de France, sont une composante essentielle.

En effet, le ministère de la Santé français a annoncé l’ouverture d’une nouvelle voie d’accès « interne » à l’exercice médical, qui reconnaît le parcours et les compétences de ceux qui, comme de nombreux médecins algériens, ont prouvé leur efficacité sur le terrain dans les hôpitaux de France.

Longtemps critiquée pour son opacité et ses inégalités, la procédure de reconnaissance des diplômes médicaux étrangers en France a pénalisé de nombreux professionnels, notamment les médecins algériens. Malgré des années de pratique, certains ont vu leur avenir suspendu à des décisions administratives complexes. Cette réforme, attendue de pied ferme, permet aux médecins algériens déjà présents en France d’envisager une consolidation de leurs compétences sur la base de leur expérience, plutôt qu’un nouveau parcours théorique déconnecté de leur réalité professionnelle. Le nouveau cadre vise une adaptation du parcours de consolidation, pour accélérer l’autorisation d’exercice, ce qui constitue un réel soulagement pour les milliers de praticiens concernés.

En 2024, pas moins de 4 000 postes ont été ouverts pour les médecins à diplôme étranger, avec une procédure unifiée appliquée à toute la France. Sur ce total, 3 235 candidats ont été admis sur liste principale, tandis que 638 ont été inscrits en liste complémentaire. Pourtant, ce système s’est rapidement révélé extrêmement sélectif. Certains médecins algériens, bien qu’ayant pratiqué en France pendant de longues années, ont été écartés, parfois pour quelques dixièmes de point. Un exemple parmi d’autres : dans une spécialité précise, seuls les candidats ayant obtenu une moyenne supérieure à 14,7 ont été retenus, selon Redha Kettache, médecin algérien et représentant des praticiens à diplôme hors Union européenne. Son témoignage met en lumière les frustrations accumulées par ces professionnels confrontés à un concours déconnecté de leur réalité quotidienne dans les hôpitaux de France.

Cette réforme représente donc un tournant positif pour les médecins algériens. La reconnaissance officielle de leurs efforts sur le territoire français, combinée à la possibilité d’une régularisation plus fluide, apporte un espoir tangible. D’autant que ces médecins ont joué un rôle déterminant dans la réponse aux besoins de santé publique, notamment pendant les périodes de tension sanitaire. Dans de nombreux hôpitaux de France, les médecins algériens ont souvent été en première ligne, suppléant aux carences de personnels qualifiés dans des services sous tension. Le fait qu’une telle réforme ait été engagée montre enfin une volonté de réparer une injustice largement dénoncée.

Les textes publiés ce 29 mai apportent aussi quelques ajustements au dispositif d’autorisation provisoire et au régime dérogatoire applicable dans certains territoires d’outre-mer. Même si ces mesures restent techniques, elles traduisent un effort global pour harmoniser les règles et éviter les disparités territoriales qui ont, elles aussi, touché de nombreux médecins algériens venus exercer en France.

Ce changement de cap n’est pas seulement administratif, il est profondément humain. Il vient répondre aux attentes de centaines de professionnels investis dans leur mission en France, loin de leur pays d’origine. Pour les médecins algériens, cette réforme est bien plus qu’un simple texte : c’est la reconnaissance d’un parcours semé d’embûches mais porté par la volonté de servir la santé publique. Beaucoup espèrent désormais que ces avancées ne seront que le début d’une réévaluation plus large du rôle crucial joué par les médecins étrangers en général, et par les médecins algériens en particulier, dans le bon fonctionnement du système hospitalier en France.

Alors que la France continue d’affronter les défis structurels de son système de santé, le renforcement de l’intégration des médecins algériens dans ses établissements pourrait bien constituer une solution durable et bénéfique pour tous.