France – « La femme n’était pas amoureuse » : un maire justifie son refus de marier un Algérien

Refus mariage algérien France refus marier Algérien

Robert Ménard, maire de Béziers, se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une polémique suite à son refus de marier un Algérien sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) en 2023. Le maire, invité récemment sur le plateau d’une émission radio animée par Cyril Hanouna, a tenu à expliquer les raisons qui l’ont poussé à agir de la sorte. À quelques jours de son procès, prévu pour le 18 février 2025, il fait face à une accusation qui pourrait entraîner une lourde sanction : jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 75 000 euros. Cependant, Robert Ménard reste ferme sur sa position et estime que son geste était motivé par un certain principe de moralité.

Pour justifier son refus de marier le ressortissant algérien, Ménard raconte qu’il n’a pas perçu la situation comme une véritable histoire d’amour, mais plutôt comme un acte militant. Selon lui, le jeune Algérien et la jeune femme qui souhaitait se marier n’étaient pas dans une relation amoureuse sincère. Il explique avoir eu le sentiment que l’union entre les deux ne relevait pas d’un véritable désir de mariage, mais plutôt d’une démarche politique, une manière d’acquérir des droits supplémentaires. Cette perception, selon lui, s’est rapidement confirmée lors de l’entretien préliminaire à la cérémonie, où il a estimé qu’il ne voyait en face de lui « une femme amoureuse ».

Pour Robert Ménard, qui a été un ardent défenseur de certaines positions politiques, son action s’inscrit dans une vision plus large de la gestion des affaires locales et des valeurs qu’il souhaite promouvoir. En refusant de marier le couple, il a estimé qu’il défendait une forme de légitimité morale face à une situation qu’il jugeait non conforme à la réalité des valeurs républicaines françaises. Il a exprimé son désaveu face à ce qu’il considère comme une tentative de « détournement » des règles. Selon lui, la jeune femme, en tant que citoyenne française, aurait dû se marier uniquement par amour et non dans un cadre qu’il jugeait trop politisé. Ce refus a d’ailleurs provoqué une vive réaction dans la société française, où certains le soutiennent dans sa démarche, tandis que d’autres estiment qu’il a outrepassé ses fonctions.

Les faits remontent à 2023, lorsqu’un jeune homme de 23 ans, sous OQTF, a sollicité le maire de Béziers pour célébrer son mariage avec une Française. Le maire, après avoir mené une série d’entretiens avec les deux parties, a refusé de marier le couple, arguant qu’il ne voyait pas dans cette union un véritable sentiment amoureux. Il est d’ailleurs allé plus loin en affirmant que l’objectif du mariage n’était pas d’établir une relation de couple, mais de « contourner » la législation sur les OQTF. Cette déclaration a provoqué un tollé et a lancé une procédure judiciaire contre lui.

Le 18 février prochain, Robert Ménard devra se présenter devant le tribunal, où il pourrait être condamné pour avoir enfreint la loi. En effet, la loi française stipule que le refus d’un maire de célébrer un mariage n’est possible que sous des motifs très précis, tels que le manque de consentement des deux parties ou une fraude évidente. Or, la loi n’envisage pas spécifiquement la possibilité pour un maire de refuser un mariage pour des raisons liées à la situation administrative d’une des personnes, comme c’est le cas avec un OQTF. Cela fait de son action un terrain complexe sur le plan juridique, d’autant plus que ce type de décision pourrait être perçu comme une entorse aux principes républicains d’égalité.

Malgré l’ampleur de la polémique, Ménard est resté constant dans sa ligne de défense. Il ne semble pas douter d’une éventuelle condamnation et l’assume pleinement. Selon lui, il est évident que sa décision pourrait lui coûter cher en termes juridiques, mais il se dit prêt à en assumer les conséquences. « Je vais être condamné puisque j’ai enfreint la loi », a-t-il précisé, soulignant qu’il avait fait un choix qui correspondait à sa vision de l’application des lois sur le territoire français. Pour lui, il n’y avait pas d’autre option.

Lire également :

Visa Schengen pour la France : les Algériens auront accès au service Diamond

La firme italienne Condotte enchaine les bons « Deals » en Algérie

Un Algérien de Suisse implore le président Tebboune