Lydia Guirous, ancienne porte-parole des Républicains et préfète déléguée à l’égalité des chances à la préfecture de la Gironde, se trouve au cœur d’une polémique suite à des accusations de « management toxique ». Ces allégations, issues de signalements et d’un rapport de la médecine du travail, évoquent un « risque suicidaire avéré » parmi ses collaborateurs. Cette situation a conduit le ministère de l’Intérieur à engager une procédure de licenciement à son encontre, marquant un tournant dans la carrière de cette figure politique et administrative.
Les faits reprochés à Lydia Guirous trouvent leur origine dans six signalements pour risques psycho-sociaux émanant de membres de son équipe. Le rapport d’un médecin du travail, révélé par le quotidien régional Sud Ouest et consulté par l’AFP, décrit une situation préoccupante liée à son mode de gestion. En réponse, la préfecture de la Gironde a pris des mesures immédiates pour protéger le personnel concerné, notamment en rattachant directement les subordonnés de Lydia Guirous au préfet. Ces décisions visent à limiter les impacts sur la santé mentale des agents et à garantir un environnement de travail plus serein.
De son côté, le ministère de l’Intérieur a initié une procédure de licenciement. Toutefois, le retrait de son statut de préfète reste soumis à une décision en Conseil des ministres, conformément aux procédures administratives. Cette affaire met en lumière les défis liés à la création de postes nouveaux dans l’administration, notamment en termes de ressources humaines et de moyens nécessaires à leur mise en œuvre. Lydia Guirous, dans un communiqué transmis à Sud Ouest, a contesté les accusations portées contre elle. Elle a affirmé avoir « toujours porté la plus grande attention » à ses équipes et réclamé une « procédure contradictoire » pour défendre sa version des faits.
Elle a également souligné les difficultés inhérentes à son poste, nouvellement créé, et le manque de ressources qui aurait entravé sa mission. Selon ses déclarations, elle aurait alerté à plusieurs reprises sur ces problématiques, sans obtenir de réponse satisfaisante. Dans ce contexte, elle estime injuste d’être tenue responsable des dysfonctionnements observés. Cette défense reflète les tensions souvent rencontrées lorsque de nouvelles fonctions sont intégrées dans des structures existantes, sans accompagnement suffisant.
Née à Tizi-Hibel, en Kabylie (Algérie), Lydia Guirous est une personnalité franco-algérienne de 40 ans, connue pour son engagement en faveur de la laïcité et de l’égalité des chances. Son parcours politique a débuté sous l’étiquette du Parti radical, avant qu’elle ne rejoigne Les Républicains, soutenue par Nicolas Sarkozy. En 2015, elle accède au poste de porte-parole du parti, où elle devient une figure médiatique notable. En parallèle, elle s’est illustrée en tant qu’essayiste, notamment avec la publication de son ouvrage « Allah est grand, la République aussi », en 2014, qui abordait les défis de la laïcité en France.
En 2023, Lydia Guirous a bénéficié d’une réforme de la haute fonction publique visant à diversifier les profils au sein de l’administration préfectorale. Cette nomination en tant que préfète déléguée à l’égalité des chances à Bordeaux a été perçue comme une consécration, mais elle n’a pas tardé à susciter des controverses. Peu après sa prise de fonction, le Canard Enchaîné avait déjà épinglé la nouvelle préfète pour avoir sollicité les services du rectorat de Bordeaux afin d’assurer l’inscription de ses enfants dans des établissements scolaires girondins et leur trouver des activités extra-scolaires. Ces révélations avaient alimenté les critiques sur sa gestion et sa manière d’exercer ses fonctions.
L’affaire actuelle soulève des questions plus larges sur la gouvernance au sein de l’administration publique et sur les conséquences d’un management jugé inadapté. Les signalements pour risques psycho-sociaux et les conclusions du rapport de la médecine du travail mettent en évidence l’importance de la santé mentale dans les environnements professionnels, en particulier dans des contextes à forte pression comme celui d’une préfecture. Cette situation invite également à réfléchir sur les mécanismes de prévention et d’intervention en cas de dysfonctionnements, afin d’éviter de telles crises à l’avenir.
Lydia Guirous, en réponse aux accusations, a exprimé sa volonté de défendre son honneur et sa réputation, tout en rappelant les difficultés liées à son poste. Cependant, cette affaire pourrait marquer un tournant dans sa carrière, notamment si le Conseil des ministres venait à entériner son licenciement. Pour l’administration française, ce cas souligne l’enjeu de garantir des conditions de travail équilibrées, tout en maintenant des exigences élevées pour les cadres dirigeants.
Alors que la procédure suit son cours, l’affaire Guirous continue de susciter l’attention médiatique et publique, cristallisant les débats sur le rôle des préfets, la gestion des équipes et les attentes liées à des fonctions stratégiques. Elle illustre également les défis auxquels font face les femmes occupant des postes de pouvoir, souvent sous le feu des projecteurs et exposées à des critiques intenses.
Lire également :
Aéroport international d’Alger : « 99% des voyageurs ne savent pas que… »
Véhicules de moins de 3 ans en Algérie : ce qu’espère le gouvernement
C’est officiel, l’Algérie va lancer la production d’hélicoptères