La question de la retraite est un sujet complexe, qui varie selon les individus, leurs parcours et les cultures. Pour les Algériens vivant en France, la retraite peut revêtir une dimension particulière, marquée par un phénomène que certains qualifient de « perte d’identité ». Une psychologue, dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, a suscité un débat intense sur les conséquences psychologiques de ce passage à la retraite, particulièrement pour ceux qui ont exercé un métier pendant plusieurs décennies. Elle explique que « la retraite en Algérie, notamment pour les Algériens établis en France, souvent c’est une perte d’identité ». Selon ses dires, l’identité professionnelle devient si forte, au fil des années, qu’une fois le travail terminé, la personne peut éprouver des difficultés à se redéfinir.
« Vous imaginez quelqu’un qui se définit par un métier pendant 30 ans ou plus, je suis médecin, avocat, ingénieur… Cela devient une identité. Et une identité ne change pas facilement », affirme la psychologue. Selon elle, cette rupture soudaine avec le métier peut engendrer un véritable « deuil » de cette partie de soi. La perte de ce statut professionnel peut entraîner une confusion, un sentiment de vide et parfois des problèmes de santé, comme des maladies psychosomatiques. L’experte insiste sur l’importance du « deuil de l’identité », soulignant que ce processus est essentiel pour éviter de sombrer dans la dépression ou l’isolement.
Le témoignage de nombreux internautes sur les réseaux sociaux semble confirmer l’ampleur du phénomène. Un internaute, ancien médecin en retraite à 70 ans, témoigne de la difficulté qu’il rencontre à s’intégrer dans la société moderne après avoir mis fin à sa carrière : « Médecin pendant 45 ans, en retraite à 70 ans… je me sens écarté de la vie actuelle. Cette vie me paraît trop virtuelle, et je ne m’y retrouve pas. Je suis cloué au lit devant les écrans. C’est une mort précoce. » Ses mots révèlent la difficulté d’une personne habituée à une vie active de se retrouver dans un monde où le travail n’a plus sa place. L’isolement, la perte de repères sociaux et la monotonie qui peut découler de la retraite sont des thèmes récurrents dans les témoignages de retraités. L’évolution rapide de la société, avec l’essor du numérique et des interactions virtuelles, peut en effet déstabiliser ceux qui n’ont pas l’habitude de ces nouvelles dynamiques.
Cependant, tous ne partagent pas ce point de vue. Certains retraités défendent une vision plus positive de cette nouvelle étape de la vie. « Je suis médecin mais je ne regrette jamais d’être retraité, j’ai fait de mon mieux et j’ai le droit de voir l’avenir de mes enfants », commente un autre internaute, soulignant le droit de profiter de sa retraite et de se consacrer à sa famille, après des années de service. Pour certains, la retraite ne signifie pas la fin, mais une nouvelle naissance. « Détrompez-vous. La retraite est une 2ème naissance », affirme un autre commentaire, suggérant que ce moment pourrait être l’occasion de redécouvrir des passions oubliées, de s’investir dans de nouveaux projets ou de profiter du temps avec ses proches.
Un autre commentaire rappelle une réalité différente vécue par certains retraités qui choisissent de retourner dans leur pays d’origine. « Vous ne savez pas ce que c’est un retraité aux États-Unis, au Canada que je connais. En Algérie, c’est 5 étoiles, ma chère. Les gens restent et vivent entourés de leurs familles et avec leurs petits-enfants », réagit un internaute. Ce témoignage met en lumière une dimension culturelle importante : pour beaucoup, la retraite en Algérie est synonyme de retrouvailles avec les racines familiales et un environnement chaleureux. La famille élargie, la présence des enfants et des petits-enfants créent un cadre propice à la sérénité et à l’épanouissement personnel. Dans ce contexte, la retraite n’est pas perçue comme un abandon de soi-même, mais comme un moment pour renouer avec des liens affectifs forts et offrir une présence active à sa famille.
Enfin, un autre internaute souligne que la retraite ne doit pas être vue comme une dévalorisation de la personne, mais plutôt comme un temps de liberté. « Je ne suis pas d’accord avec vous. Ça fait 10 ans que je suis sortie en retraite, je me porte bien, je ne connais pas l’ennui. Ce n’est pas la fonction qui fait la valeur d’une personne », écrit-il. Ce commentaire met en avant l’idée que la valeur d’un individu ne réside pas seulement dans son activité professionnelle, mais dans ce qu’il est capable d’apporter aux autres, à sa famille et à lui-même, une fois le travail terminé.
Au final, le passage à la retraite est vécu de manière très différente selon les individus et les contextes. Pour certains, c’est une transition difficile, marquée par la perte d’une identité professionnelle qui a pris toute la place pendant des années. Pour d’autres, c’est un nouveau départ, un moment pour profiter de la vie autrement. La question de l’identité et du rôle social de la personne retraitée mérite une attention particulière, surtout pour ceux qui se trouvent loin de leur pays d’origine, où les repères culturels peuvent jouer un rôle fondamental dans cette phase de vie.
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