Les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie connaissent un nouvel épisode de tension avec la suspension des relations consulaires entre Alger et la ville de Nice. Après Marseille et Montpellier, c’est désormais au tour de la capitale azuréenne de voir ses échanges officiels avec le consulat algérien mis à l’arrêt. Cette décision, lourde de conséquences, s’inscrit dans un climat déjà marqué par des crispations croissantes entre les deux pays.
Selon les informations relayées par Europe 1, cette suspension des relations consulaires par l’Algérie implique l’arrêt des auditions consulaires des ressortissants algériens en situation irrégulière en France ainsi que la non-délivrance des laissez-passer consulaires, documents indispensables pour l’éloignement des personnes sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Cette mesure rend de fait impossible toute expulsion effective des citoyens algériens concernés, mettant Paris face à une impasse dans sa politique migratoire.
La décision d’Alger survient dans un contexte où les relations entre les deux capitales se détériorent depuis plusieurs semaines. L’élément déclencheur semble être le refus de l’Algérie de reprendre plusieurs de ses ressortissants condamnés en France. Ce refus a d’abord conduit à la suspension des relations consulaires avec les villes de Marseille et Montpellier, avant d’être étendu à Nice, un signe que la tension ne fait que s’aggraver.
Sur le plan politique, cette situation suscite de nombreuses réactions en France, notamment au sein des élus de droite qui dénoncent une impasse diplomatique. Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, a exprimé son inquiétude face à cette évolution, soulignant que « les éloignements des Algériens deviennent désormais totalement impossibles alors qu’ils étaient jusqu’alors difficiles ». Le président de l’Union des droites pour la République estime que la France doit adopter une position ferme afin d’obtenir des garanties de la part d’Alger sur la gestion des expulsions.
Cette décision diplomatique s’inscrit également dans un cadre plus large, où les différends entre Paris et Alger ne cessent de s’accumuler. La France reproche notamment à l’Algérie sa réticence à coopérer sur les questions migratoires et sécuritaires, tandis qu’Alger considère certaines politiques françaises comme intrusives et inadaptées aux réalités algériennes. Ces tensions ne sont pas nouvelles, mais elles semblent aujourd’hui atteindre un seuil critique, menaçant de compliquer encore davantage les relations bilatérales.
L’un des points de discorde récents est le cas de l’influenceur algérien Doualemn, dont l’expulsion ratée a marqué un tournant dans la gestion des reconduites aux frontières. Cet épisode a mis en lumière les difficultés opérationnelles rencontrées par la France dans l’application de sa politique migratoire et la nécessité pour elle d’obtenir la coopération d’Alger pour assurer l’effectivité des éloignements. Cependant, face au refus algérien de récupérer certains de ses ressortissants, le gouvernement français envisage désormais de mettre en place une « riposte graduée », selon les termes du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Reste à savoir quelles mesures concrètes seront adoptées et si elles seront de nature à faire évoluer la position algérienne.
Alors que la situation demeure tendue, l’avenir des relations franco-algériennes reste incertain. Une sortie de crise nécessiterait un dialogue diplomatique approfondi, mais pour l’heure, les positions semblent figées de part et d’autre. Il n’est pas exclu que cette escalade conduise à d’autres mesures de rétorsion, renforçant encore un peu plus le fossé qui se creuse entre les deux pays. Reste à voir si des efforts de médiation seront entrepris pour apaiser les tensions et trouver un terrain d’entente susceptible d’éviter un durcissement durable des relations diplomatiques.
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