France : l’APS donne une leçon à Bruno Retailleau 

Bruno Retailleau Algérie APS

L’agence officielle algérienne Algérie Presse Service (APS) a publié un article tranchant qui remet en cause les accusations portées par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, contre l’Algérie. Dans un contexte de tensions récurrentes entre les deux pays, la réponse de l’APS, chiffres à l’appui, apporte un éclairage saisissant sur les relations franco-algériennes et les avantages que la France continue de tirer de cette relation.

Selon l’APS, Bruno Retailleau s’inscrit dans « une rhétorique d’extrême droite qui cherche constamment des boucs émissaires et accuse l’Algérie de profiter d’aides françaises, tout en omettant un détail crucial » : « si un pays tire un véritable profit des relations bilatérales, c’est bien la France ». L’agence rappelle ainsi que l’Algérie offre à la France un nombre considérable d’avantages, notamment en matière immobilière.

L’APS dévoile que « 61 biens immobiliers sont occupés par la France sur le sol algérien, moyennant des loyers ridiculement bas ». Parmi ces biens, le siège de l’ambassade française à Alger s’étend sur 14 hectares, tandis que la résidence de l’ambassadeur, connue sous le nom « Les Oliviers », couvre 4 hectares, le tout pour des montants symboliques. L’APS souligne que « ce privilège dure depuis 1962 et n’a été modifié qu’en août 2023 », alors qu’aucun équivalent n’est accordé à l’Algérie en France.

Outre les aspects immobiliers, l’agence met en avant les accords bilatéraux entre les deux pays, notamment l’accord de 1968 sur l’immigration. La France critique régulièrement cet accord, mais l’APS rappelle que Paris « oublie de mentionner les bénéfices qu’il en tire, notamment la main-d’œuvre algérienne qui a largement contribué à la reconstruction et à l’essor économique de la France ». Ainsi, la prétention que l’Algérie profiterait davantage de ces accords est balayée d’un revers de main par l’APS, qui montre que les avantages sont bien plus à sens unique.

Autre exemple mis en avant par l’APS : l’accord de 1994 régissant la coopération économique entre les deux pays. Celui-ci « a surtout permis aux entreprises françaises d’obtenir des conditions très favorables pour opérer en Algérie, tout en limitant les opportunités inverses pour les entreprises algériennes en France ». Cette réalité, souvent passée sous silence par les responsables français, met en évidence une relation déséquilibrée où l’Algérie n’a pas les mêmes facilités que la France.

Face aux accusations françaises sur le non-respect des engagements, l’APS lance un défi : « Si Paris souhaite ouvrir le débat sur la réciprocité et le respect des engagements signés, alors parlons-en ! Nous verrons bien qui, de l’Algérie ou de la France, a le plus profité de ces traités et lequel des deux pays ne respecte pas les accords passés ». Une formule qui résume bien la volonté de l’Algérie de mettre fin à une hypocrisie diplomatique entretenue depuis des décennies.

L’agence algérienne conclut en affirmant que « l’heure n’est plus à l’hypocrisie », insistant sur le fait que l’Algérie n’a jamais été le principal bénéficiaire de cette relation, mais bien la France, qui « a su tirer parti de chaque accord à son avantage ».

Avec cette mise au point argumentée, l’APS rétablit une vérité souvent ignorée et réaffirme la nécessité d’un débat équilibré entre les deux nations.

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