France : les Algériens désormais prioritaires dans l’accès aux HLM ?

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La question de l’attribution des logements sociaux en France fait régulièrement débat, notamment lorsqu’il s’agit de savoir si certaines populations bénéficient de traitements préférentiels. Récemment, une affirmation du porte-parole du Rassemblement National, Julien Odoul, a relancé la polémique en déclarant que « les ressortissants algériens sont prioritaires sur les HLM plutôt que nos compatriotes en France ». Pourtant, les faits montrent que cette déclaration est infondée, les critères d’attribution des HLM étant strictement basés sur des critères sociaux et non sur la nationalité.

L’accès à un logement social en France repose sur plusieurs critères bien définis. Pour y prétendre, il faut être titulaire d’une carte d’identité française ou d’un titre de séjour en cours de validité. Ensuite, les dossiers sont étudiés en fonction du niveau de ressources, de la composition du ménage et de la situation familiale. Le handicap, la précarité ou encore l’urgence sociale sont également pris en compte. Cependant, en aucun cas la nationalité n’est un facteur déterminant dans l’attribution d’un logement social.

Les statistiques montrent cependant que les immigrés algériens sont largement représentés dans le parc HLM. Selon une étude de l’Insee publiée en 2023, 49 % des immigrés originaires d’Algérie vivent dans un logement social ou dans un logement du « 1% patronal », un dispositif mis en place par les employeurs pour proposer des loyers intermédiaires à leurs salariés. Toutefois, ces chiffres s’expliquent avant tout par des considérations économiques et sociales, et non par un quelconque favoritisme.

Une des raisons principales de cette forte présence dans le parc HLM est liée aux niveaux de revenus. D’après une note du ministère de l’Intérieur datant de 2020, la moitié des immigrés vivant en France disposent d’un revenu inférieur à 1 400 euros par mois. Cette situation les pousse naturellement à se tourner vers des logements à loyer modéré, d’autant plus que leurs familles sont souvent plus nombreuses que la moyenne nationale, ce qui renforce leur éligibilité aux critères d’attribution.

Des facteurs historiques et sociologiques contribuent également à cette concentration dans le parc HLM. L’immigration algérienne en France s’est intensifiée dans les années 1960, à une époque où le pays avait un besoin accru de main-d’œuvre. Ces travailleurs et leurs familles se sont installés dans des logements sociaux dès leur arrivée, et beaucoup d’entre eux y sont restés, leurs enfants et petits-enfants prolongeant cette tendance. De plus, une partie des immigrés algériens ont obtenu la nationalité française, ce qui signifie qu’une fois en possession d’une carte d’identité française, leur origine n’est plus prise en compte dans les statistiques liées à l’attribution des HLM.

Une enquête menée par le Défenseur des droits en 2017 a révélé un autre élément clé : les populations immigrées déposent plus souvent des demandes de logement social que le reste de la population. Cela s’explique par les difficultés qu’elles rencontrent pour accéder au parc locatif privé, notamment en raison de discriminations sur le marché immobilier. Ce phénomène les conduit donc à s’orienter en priorité vers les HLM, où les conditions d’attribution sont plus encadrées et transparentes.

À l’échelle nationale, les étrangers non européens représentent environ 11 % des ménages logés en HLM. Sur les 4,7 millions de logements sociaux familiaux disponibles en France (hors foyers pour personnes âgées, résidences étudiantes, etc.), environ 500 000 sont occupés par un chef de famille étranger non européen. Ce chiffre regroupe de nombreuses nationalités et ne permet pas d’identifier précisément la part des Algériens parmi eux.

Ainsi, si les Algériens sont effectivement nombreux à vivre en HLM en France, cela ne signifie pas pour autant qu’ils bénéficient d’un quelconque privilège. Leur forte représentation dans ce secteur est avant tout le reflet de réalités économiques et historiques, et non d’un traitement préférentiel. Le système français de logement social reste basé sur des critères objectifs et universels, garantissant une attribution équitable des logements à ceux qui en ont le plus besoin.

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