France : les étudiants algériens face à un risque de perte des APL

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En France, les étudiants algériens constituent une part importante de la population étudiante, et l’actualité récente soulève des inquiétudes quant à l’avenir des aides financières, notamment l’allocation personnalisée au logement (APL). Un rapport parlementaire publié en juin 2025 a proposé une réforme majeure qui pourrait affecter directement les étudiants algériens bénéficiant actuellement de l’APL. Cette proposition vise à revoir en profondeur les modalités d’attribution de cette aide, en la réservant aux étudiants issus de foyers modestes et de classe moyenne. Ce changement met en lumière les difficultés potentielles auxquelles les étudiants algériens pourraient faire face dans un contexte où les aides sociales sont réévaluées pour équilibrer les finances publiques.

Le rapport parlementaire s’appuie notamment sur des données récentes de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) pour justifier la nécessité d’une réforme. Selon ces chiffres, 45 % des bénéficiaires de l’APL seraient issus de familles dont les revenus figurent parmi les 30 % les plus élevés, ce qui représente un coût annuel estimé entre 400 et 500 millions d’euros pour le budget français. Cette situation est considérée comme un facteur contribuant à la réflexion autour d’une nouvelle répartition des aides, dont l’objectif est de mieux cibler les étudiants réellement dans le besoin. Ainsi, les étudiants algériens en France qui perçoivent l’APL pourraient voir leur situation évoluer, voire se compliquer, si la réforme venait à être adoptée.

En parallèle, le rapport parlementaire propose aussi la suppression de la réduction d’impôt liée aux frais de scolarité dans l’enseignement supérieur, qui en 2024 a coûté à l’État français environ 218 millions d’euros. Cette mesure concerne directement les étudiants algériens comme l’ensemble des étudiants en France et s’inscrit dans une volonté d’optimisation des dépenses publiques, particulièrement dans un contexte où la réforme des bourses étudiantes sur critères sociaux est jugée « structurelle et indispensable ». Les rapporteurs du texte, Thomas Cazenave et Charles Sitzenstuhl, insistent sur la nécessité d’une réforme qui permettrait de financer un système plus équitable, avec un montant socle pour les bourses complété par des ajustements tenant compte des situations individuelles des étudiants.

Cette réforme touche en premier lieu les étudiants algériens qui vivent en France et bénéficient de l’APL comme soutien au logement. Le dispositif envisagé prévoit de prendre en compte davantage les ressources des parents dans le calcul de l’aide, une mesure qui pourrait exclure certains étudiants algériens dont les familles ont des revenus au-delà des seuils définis, même si ces derniers rencontrent des difficultés financières réelles en France. La volonté affichée est de limiter les effets de seuil et d’éviter les aides perçues par des foyers considérés comme aisés, tout en maintenant un soutien aux étudiants issus de milieux modestes et moyens. Toutefois, ce changement pourrait engendrer une remise en question importante des allocations versées aux étudiants algériens, les plaçant dans une situation d’incertitude financière.

Face à ces propositions, la communauté étudiante algérienne en France est amenée à suivre de près l’évolution des débats parlementaires. L’enjeu est crucial, car l’APL constitue souvent un levier essentiel pour faciliter l’accès au logement et alléger les charges liées à la vie étudiante. Les conséquences d’une suppression ou d’une réduction de cette aide pourraient rendre plus difficile le maintien des étudiants algériens dans leur cursus, en augmentant la pression financière.

Enfin, la réforme des bourses étudiantes, dont le coût est estimé entre 300 et 600 millions d’euros par la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP), vise à simplifier le système d’échelons actuels. L’objectif est de proposer un montant de bourse socle modulé en fonction des situations individuelles, notamment pour réduire les inégalités et éviter les pertes brutales de droits lors des variations de revenus familiaux. Ce dispositif, s’il est mis en place, impactera nécessairement les étudiants algériens en France, renforçant la nécessité pour ces derniers de s’informer et de se préparer à d’éventuelles modifications de leur statut financier.