Les salariés algériens établis en France viennent de recevoir une nouvelle qui risque d’avoir des conséquences significatives sur leur quotidien. Alors que les réformes sociales s’accumulent, un changement majeur concernant l’indemnisation des arrêts maladie vient bouleverser les salariés du secteur privé comme ceux du secteur public. Une mesure qui ne manque pas de susciter la colère et l’inquiétude, notamment au sein des travailleurs étrangers, dont une large part de salariés algériens, qui seront directement impactés par cette décision.
Le projet de loi de finances pour 2025, adopté définitivement le 17 février, introduit une réduction de l’indemnisation des arrêts maladie versée par la Sécurité sociale. Jusqu’à présent, les fonctionnaires bénéficiaient d’une indemnisation intégrale pendant les trois premiers mois d’arrêt. Désormais, ce taux passera à 90 %, obligeant ainsi les fonctionnaires à supporter une partie du coût de leur arrêt. Les salariés du privé ne sont pas en reste : le plafond des indemnités journalières va passer de 1,8 Smic à 1,4 Smic, soit une baisse significative des montants perçus en cas d’arrêt prolongé. Une décision qui va toucher de plein fouet ceux dont le salaire dépasse ce seuil, les contraignant à trouver d’autres solutions pour compenser cette perte.
Ce changement intervient dans un contexte de tension budgétaire où le gouvernement cherche à réduire les dépenses liées aux indemnités journalières, qui ont explosé de 52 % depuis 2015, atteignant 17 milliards d’euros en 2024. Selon les autorités, cette réforme devrait permettre de réaliser une économie de 900 millions d’euros par an pour les finances publiques. Toutefois, cette mesure ne fait pas l’unanimité et suscite de vives réactions parmi les syndicats et les associations de défense des travailleurs.
L’impact sur les salariés algériens en France est d’autant plus significatif qu’ils sont nombreux à travailler dans des secteurs où les conditions de travail peuvent mener à des arrêts maladie fréquents, notamment dans le bâtiment, la restauration, le transport et les services de nettoyage. Avec une baisse des indemnisations, beaucoup risquent de voir leur pouvoir d’achat se réduire drastiquement, les plaçant dans une situation de précarité accrue.
Les employeurs et les organismes de prévoyance sont également concernés par cette mesure. D’après le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP), les entreprises devront compenser cette baisse à hauteur de 800 millions d’euros. Pour les syndicats, cette charge supplémentaire risque d’affecter la relation employeur-employé et de fragiliser davantage le marché de l’emploi.
Les critiques fusent de toutes parts. La CFDT qualifie la mesure de « brutale » et estime qu’elle frappera en premier lieu les travailleurs les plus fragiles, en particulier ceux qui ne disposent pas d’une prévoyance complémentaire. Du côté du patronat, Jacques Creyssel, président du CTIP, dénonce une décision « 100 % irresponsable », affirmant que l’Etat cherche à faire des économies sur le dos des salariés et des entreprises plutôt que de proposer des solutions structurelles à la hausse des arrêts de travail.
Dans ce climat tendu, de nombreuses voix s’élèvent pour demander une concertation avec le gouvernement afin de trouver des solutions alternatives qui ne pénaliseraient pas les salariés les plus modestes. Mais pour l’instant, la réforme est en marche et devrait entrer en application dès 2025. Les salariés algériens en France, comme l’ensemble des travailleurs concernés, devront s’adapter à ces nouvelles règles qui redéfinissent les conditions de l’indemnisation en cas de maladie.
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