Depuis ce vendredi, une vague de contestation sans précédent agite Lidl en France. À l’appel d’une intersyndicale, des milliers de salariés ont décidé de cesser le travail pour dénoncer l’ouverture généralisée des magasins le dimanche à partir du 1ᵉʳ juin. Ce mouvement, décrit comme « historique », met en lumière des tensions profondes au sein de l’enseigne allemande.
Dans de nombreuses villes, des magasins sont restés portes closes tandis que des piquets de grève se sont installés devant les centres logistiques de l’enseigne. « On n’a jamais vu une telle mobilisation chez Lidl », confie Sabine Pruvost, représentante de Force ouvrière au média français 20 minutrs. Les salariés, habituellement peu enclins à se mobiliser, ont cette fois décidé de faire entendre leur voix.
Magali, employée depuis plus de vingt ans, a rejoint le rassemblement à Rennes. « C’est la première fois que je manifeste », avoue-t-elle. Son objectif : alerter les clients et exprimer un ras-le-bol grandissant. « On ne veut pas empêcher nos collègues de travailler, mais on veut qu’on nous écoute », ajoute-t-elle, emmitouflée dans son manteau sous un ciel hivernal.
Des conditions de travail sous pression
Si la question des salaires est évoquée, la principale inquiétude des grévistes concerne la dégradation des conditions de travail. Lidl, connu pour la polyvalence imposée à ses employés, exige de plus en plus d’eux. « On passe des caisses aux rayons, aux stocks et même au ménage, tout ça dans la même journée », explique Stéphanie, une employée. « Mais les cadences augmentent encore et encore, on est devenus des robots. »
Les derniers accords salariaux n’ont pas apaisé les tensions. La hausse générale de 1,2 % et la prime exceptionnelle de 100 à 180 euros annoncées récemment n’ont pas convaincu. « C’est mieux que rien, mais ça ne suffit pas à compenser la charge de travail qui ne cesse de croître », déplore un gréviste.
Le dimanche, une ligne rouge pour de nombreux salariés
L’annonce de l’ouverture généralisée des magasins le dimanche a été le déclencheur du mouvement. « Nos horaires sont déjà décalés, on ne voit presque plus nos enfants », s’insurge une mère de famille présente sur un piquet de grève. « Je préfère être avec eux que derrière une caisse un dimanche matin. »
Lidl justifie sa décision en mettant en avant une majoration de 50 % des heures travaillées ce jour-là. Un argument qui ne convainc pas tout le monde. « Peu importe l’augmentation, ce qu’on veut, c’est garder un jour pour souffler », tranche une employée.
Un avenir incertain pour la grande distribution
Le mouvement chez Lidl pourrait bien faire école. Fabrice Lerestif, secrétaire FO en Ille-et-Vilaine, met en garde contre un effet domino. « Si Lidl ouvre systématiquement le dimanche, d’autres enseignes suivront », prévient-il. Une évolution qui risque non seulement d’affecter la vie familiale des salariés, mais aussi de fragiliser le commerce de proximité.
Alors que le conflit semble parti pour durer, la direction de Lidl reste sur sa position. Les négociations s’annoncent tendues et la mobilisation des salariés pourrait bien forcer l’enseigne à revoir sa stratégie.
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