Air Algérie continue de tracer sa propre trajectoire malgré les menaces de sanctions brandies par le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Alors que ce dernier a récemment dénoncé la compagnie nationale pour son prétendu freinage des expulsions d’Algériens en situation irrégulière, Air Algérie semble avoir opté pour une riposte des plus surprenantes : ignorer complètement les mises en garde de Paris et renforcer au contraire son offre de vols vers la France. Dans cette optique, la compagnie vient d’annoncer la reprise d’une ligne saisonnière entre l’aéroport de Jijel et celui de Marseille, à compter d’avril prochain.
L’aéroport international Ferhat Abbas de Jijel a officialisé cette reprise ce mercredi 12 mars, précisant que deux liaisons hebdomadaires seront assurées entre Jijel et Marseille, tous les mardis et vendredis. La compagnie a également dévoilé le tarif alléchant de cette liaison : un aller simple à 19 990 dinars, bagages inclus. Cette décision intervient dans un contexte où Air Algérie multiplie les promotions sur ses vols à destination de la France, avec des offres prolongées jusqu’à la fin décembre 2025, défiant ainsi ouvertement la pression exercée par Bruno Retailleau.
Ce dernier ne décolère pas et continue d’explorer différentes pistes pour sanctionner la compagnie aérienne algérienne. Invité sur BFMTV-RMC le 3 mars dernier, il a évoqué la possibilité de revoir les conditions dans lesquelles les commandants de bord d’Air Algérie respectent la réglementation française en matière de transport des personnes sous le coup d’une expulsion. Il a laissé entendre qu’aucune option n’était exclue pour contraindre Alger à coopérer davantage avec la France en matière de reconduites aux frontières.
L’irritation des autorités françaises provient principalement d’une nouvelle exigence imposée par Air Algérie, qui réclame désormais des laissez-passer consulaires pour les personnes faisant l’objet d’une expulsion, même lorsqu’elles disposent de documents d’identité en cours de validité. Une pratique qui, selon le ministère de l’Intérieur français, contrevient aux accords établis entre les deux pays en matière de réadmission. Pour contrer cette évolution, Retailleau a demandé à ses services d’exiger systématiquement un écrit attestant du refus algérien à chaque cas de non-admission, et d’identifier les chefs d’escale d’Air Algérie refusant de fournir ces documents.
Alors que la France a déjà mis en place des restrictions d’entrée sur son territoire visant certains dignitaires algériens, Retailleau assure que d’autres mesures de rétorsion sont à l’étude. Parmi elles, une riposte « graduée » pourrait voir le jour, ciblant davantage la compagnie aérienne nationale.
Face à cette montée de tension, Air Algérie ne semble guère perturbée et maintient le cap sur sa stratégie d’expansion. Le maintien des promotions jusqu’à la fin de l’année 2025, ainsi que l’annonce de nouvelles liaisons, démontrent une volonté affichée de poursuivre ses activités sans se laisser dicter sa conduite par les autorités françaises. En renforçant son offre de vols et en multipliant les incitations tarifaires, la compagnie aérienne semble répondre aux menaces françaises par un message clair : Air Algérie est là pour servir ses passagers, et rien ne viendra perturber son engagement envers la diaspora algérienne.
Menaces de Retailleau : Air Algérie poursuit son expansion
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