La politique migratoire française continue de se durcir, comme en témoignent les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Intérieur. En 2024, la France a procédé à l’expulsion de 21 601 étrangers en situation irrégulière, marquant une hausse significative de 26,7 % par rapport à l’année précédente. Parmi ces expulsés, les Algériens figurent en première position, avec 2 999 reconduites à la frontière, suite à l’exécution de leurs OQTF.
Les statistiques révèlent également une augmentation des interpellations d’étrangers en situation irrégulière. Les ressortissants algériens représentent à eux seuls 33 754 interpellations en 2024, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2023, où l’on comptait 31 858 arrestations. Cette tendance illustre une surveillance accrue et une application plus stricte des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF), dont l’exécution pour les Algériens a progressé de 72,9 % sur l’année écoulée.
OQTF : qu’en est il des titres de séjour pour les Algériens ?
Alors que les expulsions augmentent, la délivrance de premiers titres de séjour aux ressortissants algériens est en nette diminution. En 2023, 32 003 titres avaient été accordés, contre 29 100 en 2024. Cette baisse témoigne d’un resserrement des conditions d’octroi du droit de séjour en France, notamment pour les motifs économiques et familiaux.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur, a salué ces chiffres sur X (anciennement Twitter), affirmant que ces résultats étaient le fruit de la politique de fermeté migratoire menée en 2024, avant d’être poursuivie par son successeur, Bruno Retailleau.
Un ralentissement dans la hausse des titres de séjour
Si la tendance globale des titres de séjour délivrés est en légère hausse (+1,8 %), atteignant 336 700 titres en 2024, elle marque cependant un ralentissement par rapport aux années précédentes. Les principaux bénéficiaires restent les étudiants étrangers, représentant un tiers des titres accordés, suivis des bénéficiaires pour motifs familiaux (un quart).
Les pays du Maghreb restent les principaux bénéficiaires de ces premiers titres de séjour, bien que l’accès à ces documents semble plus encadré. Au total, la France comptait 4,3 millions de titres de séjour valides au 31 décembre 2024, soit une augmentation de 3,9 % par rapport à l’année précédente.
Un recul des régularisations
Parallèlement, le nombre de personnes sans-papiers régularisées a diminué pour la première fois depuis 2020. En 2024, 31 250 régularisations ont été recensées, soit une baisse de 10 %. Ce recul s’explique notamment par le durcissement de la circulaire Valls, qui encadre l’admission exceptionnelle au séjour et qui a été récemment révisée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
Dans le détail, 10 330 travailleurs sans-papiers ont obtenu une régularisation (-10 %), tandis que les régularisations pour motifs familiaux concernaient 20 090 personnes, en recul de 9 %.
La demande d’asile en baisse
En matière d’asile, le ministère a signalé une baisse de 5,5 % des demandes, avec 157 947 dossiers déposés en 2024. Notamment, l’Ukraine est devenue la première nationalité des demandeurs, dépassant l’Afghanistan. Les demandes ukrainiennes ont quadruplé en un an, atteignant 13 350 dossiers.
Ces chiffres traduisent une mutation du paysage migratoire français, marqué par un renforcement des mesures d’expulsion et un resserrement des conditions de séjour pour les étrangers. La tendance observée en 2024 devrait se poursuivre en 2025, avec une politique migratoire toujours plus stricte.
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