France : où vivent majoritairement les Algériens dans le pays ?

Algériens France HLM mesure Ni Ni Aïd el-Fitr BRS logements Paris

La population immigrée en France continue de croître, atteignant 7,7 millions de personnes au 1er janvier 2024, soit une augmentation de 400 000 par rapport à l’année précédente. Parmi ces immigrés, les ressortissants algériens occupent une place prépondérante, héritage d’une histoire coloniale et post-coloniale qui a façonné les flux migratoires entre les deux pays. Les Algériens figurent parmi les communautés les plus implantées sur le territoire français, présents dans la majorité des régions métropolitaines et jouant un rôle significatif dans la démographie locale.

Selon le rapport publié par le Service statistique Immigration-Intégration (SSMII) du ministère de l’Intérieur français, la population immigrée se répartit principalement entre l’Afrique, l’Europe et l’Asie, avec respectivement 46 %, 35 % et 13 %. Les immigrés originaires d’Algérie, du Maroc et du Portugal constituent les trois groupes les plus représentés. Cette implantation se traduit par une forte présence dans des régions comme l’Île-de-France, où près de 21 % de la population est d’origine immigrée, avec les Algériens en tête des communautés résidentes. Dans d’autres zones comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes, les Algériens se classent également majoritaires, suivis par les Marocains et les Portugais, ce qui illustre leur implantation historique et durable.

En 2024, près de 650 000 ressortissants algériens disposent de titres de séjour valides en France. Ce chiffre, en légère hausse par rapport à 2023, confirme la stabilité de cette population au fil des années, oscillant autour de 600 000 personnes depuis 2020. Parmi ces titres, les cartes de résident, y compris les résidences de longue durée, représentent près de la moitié des documents délivrés. L’Algérie se situe ainsi au premier rang des nationalités ayant des titres de séjour réguliers, suivie de près par le Maroc. Le certificat de résidence pour Algériens (CRA), prévu par l’accord bilatéral franco-algérien, reste un instrument clé pour régulariser le séjour de ces ressortissants, avec un nombre stable d’attributions entre 2020 et 2024.

Pour les primo-délivrances de titres de séjour, les Algériens se placent en deuxième position derrière les Marocains, avec la majorité des demandes motivées par des raisons familiales, étudiantes ou économiques. En 2024, 52,9 % des primo-titres délivrés aux Algériens concernent les regroupements familiaux, illustrant l’importance de la mobilité familiale dans les flux migratoires. Le nombre de premiers titres pour motifs économiques reste plus limité, reflétant la répartition générale des motivations des immigrés.

La délivrance de visas pour les ressortissants algériens reste également conséquente, avec 250 085 documents délivrés en 2024. Cette position se place derrière la Chine et le Maroc, mais souligne l’importance des échanges entre l’Algérie et la France. Parallèlement, les incidents aux frontières, notamment les non-admissions et réadmissions, touchent principalement les ressortissants du Maghreb, avec une nette baisse du nombre de non-admissions en 2024, indiquant une meilleure gestion et régularisation des flux migratoires.

En matière d’intégration, les Algériens participent activement aux dispositifs mis en place par l’État français. Ils se classent parmi les premières nationalités à signer le Contrat d’intégration républicaine, avec plus de 6 700 CIR signés en 2024, bien que ce chiffre connaisse un léger recul par rapport à 2023. L’accès à la nationalité française demeure également significatif : 12 002 Algériens ont acquis la nationalité française en 2024, se positionnant derrière les Marocains. Les principales procédures restent le décret et la déclaration anticipée, représentant 77 % des cas pour les Algériens.

Cette forte présence dans les différentes régions de France, la stabilité des titres de séjour et la participation aux dispositifs d’intégration témoignent d’une implantation durable de la communauté algérienne sur le territoire. Elle illustre également la continuité des liens historiques, culturels et familiaux entre l’Algérie et la France, ainsi que la contribution de cette population à la vie sociale, économique et démographique du pays.