Jeudi 9 octobre, une scène inhabituelle s’est produite au port de Sète, dans le sud de la France, lorsqu’un mouvement social a empêché plusieurs voyageurs algériens de rejoindre leur destination. Ces voyageurs algériens, venus de toute la France pour embarquer à bord du ferry Jean Nicoli à destination de Bejaïa, en Algérie, se sont retrouvés bloqués pendant plusieurs heures sur le quai.
L’événement, survenu en plein après-midi, a suscité une vive colère parmi les passagers qui ont décidé de réagir face à une situation qu’ils jugeaient intenable. Pour ces voyageurs algériens, qui avaient planifié leur traversée depuis plusieurs jours, le blocage a été perçu comme une véritable épreuve. Beaucoup avaient quitté leurs domiciles situés un peu partout en France pour rejoindre le port, certains avec leurs familles, d’autres avec des véhicules chargés de bagages et de marchandises destinés à leurs proches en Algérie. Alors que le départ du ferry Jean Nicoli, appartenant à la compagnie Corsica Linea, était prévu à 15h, les passagers ont été informés au dernier moment que l’embarquement était suspendu en raison d’un mouvement de grève déclenché par les marins du navire.
Cette décision de suspendre la liaison maritime entre la France et Bejaïa s’inscrit dans un contexte particulier. Selon les informations communiquées, la compagnie Corsica Linea avait décidé il y a plusieurs semaines de mettre fin à ses dernières escales de l’année vers cette ville portuaire algérienne. Cette annonce n’a pas été sans conséquences pour les équipages, qui ont exprimé leur mécontentement par un arrêt de travail symbolique lors de ce dernier départ depuis Sète. Ce mouvement social, bien qu’interne à la compagnie, a eu un impact immédiat sur les voyageurs algériens, déjà présents sur place, prêts à embarquer pour la traversée vers l’Algérie.
Face à cette situation, la tension est rapidement montée. Les voyageurs algériens, excédés d’attendre sans explication claire, ont décidé de bloquer eux-mêmes l’entrée du port de Sète pour faire entendre leur voix. Leurs cris, « On veut juste partir ! », ont résonné tout au long de l’après-midi, symbolisant la frustration accumulée après des heures d’attente sous le soleil et sans certitude quant au départ. Pour ces voyageurs algériens, la scène a pris des allures de coup de force : ils se sentaient pris en otages par une situation qui ne les concernait pas directement, mais dont ils subissaient les conséquences. Le blocage a duré près de trois heures, jusqu’à 18h, moment où un dispositif policier est intervenu pour rétablir l’ordre et permettre la reprise des négociations entre les marins et la compagnie maritime.
Dans la soirée, la situation a finalement trouvé une issue. Après des discussions entre les représentants du personnel et la direction de Corsica Linea, un accord temporaire a été trouvé permettant au ferry Jean Nicoli de prendre la mer avec l’ensemble des passagers. Le départ a pu s’effectuer plus tard dans la soirée, ramenant le calme au port. Toutefois, cet épisode a laissé une impression amère chez de nombreux voyageurs algériens, qui ont dénoncé un manque de communication et une gestion jugée défaillante. Pour eux, ce type d’incident ternit l’image des traversées entre la France et l’Algérie, déjà souvent marquées par des retards, des grèves ou des annulations de dernière minute.