France : qui est Hanane Mansouri, la binationale qui attaque l’Algérie ?

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Le débat autour de la dénonciation des accords franco-algériens de 1968 a pris une tournure inattendue jeudi 30 octobre à l’Assemblée nationale, lorsqu’un échange tendu a opposé le député de La France insoumise, Abdelkader Lahmar, à la députée de l’Union des droites (UDR), Hanane Mansouri, qui ne rate aucune occasion pour dénigrer l’Algérie. L’incident a éclaté alors que Hanane Mansouri défendait publiquement la proposition de son parti visant à remettre en cause ces accords historiques entre la France et l’Algérie. L’élu LFI a violemment répliqué, qualifiant la députée Hanane Mansouri de « caution », insinuant qu’elle servait de symbole à la droite pour aborder la question algérienne sans être accusée de racisme, une attaque directement liée à ses origines marocaines.

Ce moment, rapidement devenu viral, a suscité une vague d’indignation au sein de l’hémicycle. Plusieurs responsables politiques, dont Éric Ciotti, président du parti et fondateur de l’Union des droites, ont immédiatement condamné ce qu’ils considèrent comme une attaque « raciste et abjecte ». Dans un message publié sur X, Ciotti a dénoncé une « honteuse dérive verbale » indigne d’un représentant du peuple. D’autres personnalités politiques de droite, comme Manon Bouquin et Pierre-Romain Thionnet, ont également exprimé leur colère face à ce qu’ils jugent être un « double discours permanent » de la gauche, prompte à dénoncer le racisme tout en s’y adonnant selon eux lorsqu’il s’agit d’adversaires politiques issus de l’immigration.

L’objet du débat, à savoir la dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968, est particulièrement sensible. Cet accord, signé peu après l’indépendance de l’Algérie, encadre la circulation, le séjour et le travail des ressortissants algériens en France. Il leur accorde un statut spécifique, plus avantageux que celui réservé aux autres étrangers, dans un esprit de continuité historique entre les deux nations. La proposition de résolution présentée à l’Assemblée, soutenue notamment par le Rassemblement national et l’UDR, a été adoptée à une voix près, signe de la profonde division politique que ce sujet continue de susciter.

Face à la polémique, Hanane Mansouri a pris la parole dans les colonnes du Journal du Dimanche pour dénoncer le comportement d’Abdelkader Lahmar. La députée, élue de l’Isère et benjamine de l’Assemblée, a déclaré son intention d’adresser un courrier à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour demander « une sanction exemplaire » à l’encontre de son collègue. Elle estime que de tels propos ne doivent plus avoir leur place dans le débat public et qu’il est urgent de « protéger la dignité des échanges républicains ».

« Être insultée de caution par ceux qui parlent de racisme toute la journée est assez agaçant », a-t-elle confié, rappelant qu’elle avait déjà été « traînée dans la boue par la gauche » dès l’annonce de sa candidature. Hanane Mansouri affirme qu’elle n’a pas attendu son élection pour faire face à des attaques ciblant son origine et son engagement politique. Déterminée à poursuivre son combat, elle assure que ces événements ne la détourneront pas de son objectif : défendre la France et la cohérence de sa politique migratoire.

Dans le fond, cette séquence illustre la tension croissante entre deux visions irréconciliables : celle d’une gauche qui accuse la droite de manipulation identitaire, et celle d’une droite qui se considère victime d’un procès en racisme permanent. L’épisode met également en lumière la complexité du profil d’Hanane Mansouri, cette députée franco-marocaine qui se retrouve au centre d’une tempête politique pour avoir osé s’exprimer sur un sujet hautement sensible.