Alors que le marché du travail traverse une période de turbulence en France, marquée par une baisse sensible des projets d’embauche et un climat économique incertain, une initiative pourrait bien changer la donne pour de nombreux Algériens vivant dans l’Hexagone. France Travail, l’opérateur public successeur de Pôle emploi, met les bouchées doubles en 2025 pour renforcer un dispositif souvent méconnu mais redoutablement efficace : la préparation opérationnelle à l’emploi individuelle, ou POEI. Cette formation gratuite, taillée sur mesure pour chaque candidat, pourrait bien être la clé d’un retour rapide et durable à l’emploi.
Avec 2,43 millions d’embauches prévues cette année, soit une chute de 12,5 % par rapport à 2024, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ce recul, qui représente près de 350 000 projets de recrutement en moins, reflète une réalité préoccupante. Les effets de la dissolution de l’Assemblée nationale, combinés aux remous de la guerre commerciale actuelle, ont refroidi l’enthousiasme des employeurs. Même lorsque les entreprises ont besoin de recruter, elles se heurtent à un mur : les bons profils sont rares, les compétences ne correspondent pas toujours aux exigences des postes, et la méfiance grandit. En 2025, un projet d’embauche sur deux est considéré comme difficile à concrétiser, selon France Travail. Plus alarmant encore, 79 % des employeurs redoutent des candidatures inadaptées.
C’est dans ce contexte tendu que la POEI s’impose comme une solution concrète, accessible et surtout très performante. Le mécanisme est simple : un demandeur d’emploi, inscrit chez France Travail, est repéré par une entreprise intéressée par son profil. Ensemble, avec l’appui d’un organisme de formation agréé, ils bâtissent un parcours d’apprentissage sur mesure. L’objectif ? Acquérir, en quelques mois, les compétences spécifiques exigées par l’employeur, avant même de signer un contrat de travail. Ce parcours peut varier entre 400 et 600 heures, soit l’équivalent de deux mois et demi à quatre mois de formation, selon les besoins du poste ciblé.
Un atout non négligeable de ce dispositif réside dans la rémunération. Durant toute la période de formation, les bénéficiaires continuent de percevoir leurs allocations chômage, à condition qu’ils soient encore éligibles. Le montant reste inchangé, basé sur le dernier salaire perçu. Et pour ceux qui auraient déjà consommé tous leurs droits, la rémunération de formation Pôle emploi (RFPE) prend le relais. Cette aide, versée sous conditions, varie en fonction de l’âge et de la situation familiale du demandeur d’emploi.
Mais ce qui rend vraiment cette démarche puissante, c’est l’engagement contractuel de l’entreprise en amont. Avant même le début de la formation, une promesse d’embauche est signée. Elle garantit au candidat un contrat d’au moins six mois dès la fin de sa formation. Ce contrat peut être un CDD ou un CDI, en fonction des opportunités. Grâce à cette mécanique, huit bénéficiaires sur dix conservent leur emploi au-delà des six premiers mois, une statistique qui parle d’elle-même et qui place la POEI parmi les dispositifs les plus efficaces du pays en matière de retour à l’emploi.
Consciente du potentiel de cette solution, France Travail a décidé d’allouer la moitié de son budget formation à la POEI pour l’année 2025. L’objectif est clair : accroître de 6 % le nombre de bénéficiaires par rapport à l’an passé, où 106 000 personnes avaient déjà profité de cette chance. Pour amplifier encore son impact, des discussions sont en cours avec des entreprises afin de mettre en place des mécanismes de cofinancement, qui pourraient permettre à encore plus de personnes de profiter de cette passerelle vers l’emploi.
Pour les Algériens de France en situation de recherche active, ce dispositif représente une opportunité rare de se réinsérer rapidement dans la vie professionnelle, tout en bénéficiant d’un encadrement personnalisé et d’une sécurité financière durant la transition. L’accès est entièrement gratuit, l’accompagnement est individualisé, et la finalité est claire : permettre à chacun de retrouver un emploi stable dans un délai court. Dans un contexte économique tendu, cette initiative apparaît comme une lueur d’espoir pour de nombreux foyers, en particulier ceux touchés par les difficultés d’insertion liées aux barrières sociales, linguistiques ou administratives.
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