France : un Algérien affirme bosser 7J/7 pour 161 euros

Algérien France 161 euros

Dans une rue animée d’une ville de la région d’Ile de France, au détour d’un micro-trottoir réalisé par un vidéaste de rue, le témoignage d’un jeune Algérien, touchant 161 euros par semaine, a fait frissonner des milliers d’internautes. Son récit brut, sans filtre, a jeté une lumière crue sur une réalité invisible, celle des travailleurs de l’ombre qui subsistent dans une économie parallèle, souvent contraints par la précarité et la peur de l’expulsion. Cet homme, en situation irrégulière, a accepté de parler face caméra, livrant un aperçu d’un quotidien que beaucoup taisent.

L’Algérien établi actuellement en Ile de France commence par expliquer son rythme de travail : « Je travaille dans un snack géré par un Tunisien de 23h jusqu’à 4h du matin, et ce pendant 7 jours sur 7, pour 23 euros, soit 161 euros par semaine. » Le calcul est simple, le poids du travail est énorme, les gains dérisoires. À peine plus de 3 euros de l’heure. Et aucune garantie : ni contrat, ni couverture sociale, ni assurance. C’est une survie économique dans sa forme la plus brute, qui ne laisse aucune place à l’erreur ou à la fatigue.

Malgré cette réalité difficile, il affirme qu’il n’a pas le choix. Il doit subvenir à ses besoins dans un pays où il est privé du droit de travailler légalement. « Je n’ai pas trop le choix car étant en situation irrégulière et ayant un loyer de 400 euros à payer », confie-t-il. Cette simple phrase résume toute la tension d’un quotidien dominé par l’angoisse de ne pas pouvoir assurer le mois suivant. Travailler au noir devient alors une nécessité vitale, même si les conditions de travail frisent l’exploitation pure et simple.

Il aurait pu emprunter une autre voie, plus risquée encore, mais a préféré s’en abstenir. « J’aurais pu travailler avec des faux papiers, comme le font de nombreuses personnes, mais je n’ai pas voulu prendre ce risque, sachant qu’après ça une OQTF pourrait m’être délivrée », précise-t-il. L’OQTF, l’obligation de quitter le territoire français, plane au-dessus de lui comme une épée de Damoclès. Refuser de basculer dans l’illégalité totale est un choix qui l’honore, mais qui le condamne en retour à accepter des emplois ultra-précaires, sous-payés, invisibles.

Ce témoignage, s’il a ému de nombreux spectateurs en ligne, révèle une réalité plus large, celle de milliers d’étrangers en situation irrégulière vivant sur le territoire français. Certains travaillent dans la restauration, le bâtiment, la livraison, souvent dans des conditions similaires, parfois pires. Leurs visages restent flous, leurs voix rarement entendues, leurs souffrances cachées derrière les rideaux métalliques des commerces ouverts jusqu’à l’aube.

Il ne s’agit pas ici de pointer du doigt un employeur, un secteur ou une communauté en particulier, mais plutôt de mettre en lumière le mécanisme silencieux d’une économie parallèle, alimentée par la détresse de ceux qui n’ont ni papiers, ni protection, ni voix. Ce jeune Algérien a eu le courage de raconter son histoire. Elle n’est pas unique. Elle est le miroir de dizaines de milliers d’autres. Des vies qui avancent dans l’ombre, au rythme de nuits blanches passées à servir des clients dans un snack, pendant que le monde dort.

Le silence de l’administration, l’inaction face à ces situations, ou l’absence de solutions humaines et concrètes pour ces travailleurs, renforcent encore la clandestinité. Pour beaucoup d’entre eux, la régularisation est un parcours du combattant, semé d’obstacles administratifs et de refus. Alors ils continuent, nuit après nuit, semaine après semaine, avec une résignation mêlée de dignité.

Ce témoignage ne contient ni revendication, ni plainte. Juste une réalité. Une vérité nue, énoncée simplement, qui a touché par sa sincérité. C’est un rappel que derrière chaque visage croisé tard le soir dans un fast-food, il y a parfois une histoire de survie, de courage et de silence.

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