En France, un Algérien sanctionné vient de faire la une des chroniques judiciaires après avoir profité d’un subterfuge long de plusieurs années pour détourner des aides sociales. L’affaire, jugée à Montpellier, révèle un plan soigneusement mis en place à la suite du décès de sa mère, survenu en Algérie en septembre 2019. Grâce à une procuration en sa possession, cet Algérien sanctionné a pu accéder librement au compte bancaire de sa mère décédée, continuant à percevoir les aides mensuelles versées par la Mutualité sociale agricole (MSA) comme si de rien n’était. En France, ce type de fraude soulève une nouvelle fois la question de la coordination entre les institutions et les pays d’origine lorsque les bénéficiaires d’aides publiques disparaissent à l’étranger.
Pendant plus de trois ans et demi, les virements n’ont cessé d’alimenter un compte pourtant lié à une mère décédée, selon Midi Libre. L’Algérien sanctionné, résidant en France à Montpellier, a méthodiquement encaissé les sommes sans jamais signaler la disparition de sa mère. Il s’en servait pour régler des achats en ligne, payer des billets de train avec la SNCF ou encore régler des factures du quotidien via Google Pay. Tous les mouvements bancaires trahissaient une consommation personnelle parfaitement assumée. Ce cas n’est pas isolé, mais il démontre à quel point un silence bien entretenu sur une mère décédée peut permettre de contourner les filets du système de solidarité français. En l’absence de déclaration de décès, les institutions n’ont aucune raison de bloquer les aides, et c’est précisément ce que cet Algérien sanctionné a exploité.
C’est en 2023 que le doute s’est installé au sein de la MSA du Languedoc. Aucun contact, aucune trace de vie de la part de la supposée bénéficiaire. En creusant, les agents ont fini par obtenir la confirmation du décès de la mère par une nièce restée en Algérie. Le choc fut d’autant plus grand lorsque l’enquête révéla que le décès n’avait jamais été enregistré à la mairie de Montpellier. En France, cela équivaut à une personne officiellement toujours vivante. Grâce à ce vide administratif, les versements ont continué, et l’homme s’en est servi en toute discrétion. Cette mère décédée, pourtant enterrée depuis des années, restait aux yeux du système social français une allocataire active.
L’affaire est arrivée devant le tribunal correctionnel de Montpellier le 6 mai dernier. L’homme, visiblement peu préoccupé par les conséquences de ses actes, ne s’est pas présenté à l’audience. L’accusation a souligné la gravité du comportement, insistant sur la mauvaise foi manifeste de cet Algérien sanctionné. En France, les tribunaux se montrent de plus en plus fermes face à ce type d’abus qui entachent la confiance envers les dispositifs d’aide sociale. La procureure a requis 18 mois de prison avec sursis, accompagnés d’une injonction de remboursement intégral sous peine de six mois ferme. Le tribunal, après délibération, a tranché en condamnant l’homme à six mois de prison ferme, et surtout à un remboursement total de 44 346 euros, somme correspondant aux aides indûment perçues, auxquels s’ajoutent 1 200 euros de frais de justice. Au total, l’addition atteint 45 546 euros.
En France, la justice entend ainsi envoyer un message clair. Exploiter la mort d’une mère décédée pour empocher des aides pendant des années n’est pas seulement une fraude, c’est une trahison des principes de solidarité. Et quand un Algérien de France agit avec une telle préméditation, les sanctions sont à la hauteur du préjudice. Cette affaire rappelle enfin qu’un simple acte administratif — déclarer un décès — peut faire toute la différence entre le respect de la loi et une fraude qui coûte cher, à tous les sens du terme.