France : un Algérien condamné après que sa femme ait été torturée par un « Raqi »

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L’affaire a secoué la ville de Grasse, située au sud de l’Hexagone, et révélé une sombre réalité de violence intrafamiliale. Karim A., un Algérien de 49 ans, a été condamné par le tribunal après que sa femme ait été soumise à des tortures orchestrées par un « Raqi », un exorciste traditionnel en France. Cette intervention, loin de soulager la souffrance de la victime, a plongé la famille dans un cauchemar, révélant une emprise psychologique et des violences physiques inouïes.

Marié depuis deux décennies, l’Algérien de France est décrit par son avocate, Me Roxana Ghenea, comme un homme ayant toujours veillé sur sa famille. Pourtant, derrière cette façade bienveillante, se cachait une réalité bien différente. Le couple, parent de quatre enfants, traversait une crise conjugale marquée par des disputes récurrentes, souvent déclenchées par des motifs insignifiants. Ce climat conflictuel a profondément affecté la mère de famille, au point de provoquer un effondrement psychologique.

C’est à bout de force, après des années de violence verbale et physique, que la victime a finalement cédé, selon le média français Nice Matin. Perte de poids, chute de cheveux, insomnies… son corps et son esprit ne pouvaient plus supporter les maltraitances infligées par son mari. Les témoignages recueillis lors de l’audience ont peint un tableau effroyable des violences subies : coups répétés, nuits passées sur un matelas à même le sol, et une emprise psychologique étouffante. Confrontée à cette réalité insoutenable, elle a dû fuir le domicile conjugal pour se réfugier dans un centre d’hébergement d’urgence, sollicitant une ordonnance de protection auprès des autorités.

Face aux accusations, l’Algérien de France a adopté une posture victimaire, se présentant comme un homme subissant les conséquences du supposé « burn out » de sa femme. Selon lui, son épouse refusait de se soigner et serait possédée par un démon. C’est dans cette logique qu’il a fait appel à un « Raqi », exorciste qu’il aurait trouvé via un réseau social. Cette démarche, censée libérer sa femme d’une emprise démoniaque, s’est transformée en un acte de torture. Sous les directives du « Raqi », Karim a contraint sa femme, ligotée sur une chaise avec la tête renversée, à boire de l’eau en continu, une pratique qui relève d’un véritable délire paranoïaque.

Le rapport psychiatrique commandé par le tribunal a mis en lumière une altération du discernement chez Karim, décrivant des idées délirantes alimentées par un délire paranoïaque. La procureure de la République a souligné la gravité des violences infligées, qui ont duré bien trop longtemps, et ce, en présence des enfants. Elle a requis une peine de huit mois de prison, à exécuter sous le régime de la détention à domicile avec surveillance électronique.

Lors de l’audience, la défense a tenté de plaider en faveur de Karim, déplorant une vision déformée de cet homme décrit comme travailleur et diligent. Cependant, les preuves accablantes et les témoignages ont pesé lourd dans la balance judiciaire. Le tribunal a finalement condamné Karim à une peine de huit mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans. Cette condamnation s’accompagne d’une obligation de soins psychologiques et d’une interdiction de contact avec sa victime, une mesure nécessaire pour assurer la sécurité de cette dernière.

 

 

 

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