France : un Algérien sous OQTF remis en liberté après avoir mordu un policier

Algérien OQTF secrétaire

Le 15 janvier 2025, un incident à Montpellier a ravivé les tensions entre la justice et les forces de l’ordre. Un Algérien en situation irrégulière a été interpellé en flagrant délit de vol alors qu’il tentait de dérober une trottinette. Âgé de 24 ans et sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), l’individu a mené une rébellion violente lors de sa garde à vue, blessant deux policiers et mordant l’un d’entre eux. Le déchaînement de violence s’est produit alors que les policiers tentaient de le transférer vers le centre de rétention de Toulouse. Cependant, une décision de justice, qui l’a condamné à six mois de prison avec sursis et l’a remis en liberté, a provoqué une onde de choc dans le milieu policier, suscitant l’indignation des syndicats.

L’incident a pris une tournure particulièrement controversée lorsque, malgré la violence de l’interpellation, l’Algérien a été libéré après son procès. Bien que le parquet ait requis une peine de prison, le juge a opté pour une peine de prison avec sursis, une décision qui a déconcerté les policiers. Cette libération a été vivement critiquée par plusieurs syndicats de police, notamment Alliance Police Nationale, qui a exprimé son mécontentement face à ce qu’ils perçoivent comme un manque de réponse pénale efficace. « Alliance police nationale est scandalisé encore une fois par ce manque de réponse pénale qui décrédibilise l’action de la police », a déclaré David Augé, un représentant du syndicat à France 3.

Les policiers estiment que cette décision renforce un sentiment d’impunité chez les délinquants, ce qui complique leur travail quotidien sur le terrain. David Augé a ajouté : « Pour Alliance, quand tu touches à un policier, tu vas en prison ! » Ce message fait écho à une frustration croissante parmi les forces de l’ordre qui se sentent de plus en plus vulnérables face à une justice perçue comme clément envers les délinquants. Le sentiment général est que les policiers sont laissés seuls à faire face à des situations de plus en plus tendues, sans que le système judiciaire ne leur apporte le soutien nécessaire.

Bruno Mengibar, un autre représentant syndical du groupe UN1TE 34, a également exprimé son désarroi face à la décision de la justice. Il a souligné que l’Algérien, bien qu’en situation irrégulière avec une OQTF, n’a pas été reconduit à la frontière, ce qui a aggravé le mécontentement des policiers. « Il n’a pas été reconduit à la frontière et peut continuer à sévir sur notre territoire », a-t-il déclaré. Pour le syndicat, l’OQTF doit être suivie d’une expulsion effective et non d’une remise en liberté qui pourrait permettre à l’individu de continuer à commettre des actes criminels.

Cette affaire intervient dans un contexte plus large de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, ce qui complique encore la situation. Ces tensions ont déjà été manifestes dans d’autres cas, où des Algériens en situation irrégulière ont été expulsés, mais parfois renvoyés immédiatement en France par les autorités algériennes. Le cas du TikTokeur algérien récemment renvoyé vers son pays, puis rapidement renvoyé en France, témoigne de la complexité des relations entre les deux nations en matière de gestion des expulsions.

La colère des syndicats de police face à cette décision judiciaire illustre la frustration croissante d’un corps de métier qui se sent abandonné dans sa lutte quotidienne contre la criminalité. Les policiers font face à des défis multiples : la montée de la violence dans les rues, les tensions entre les forces de l’ordre et certaines populations, ainsi que la difficulté de gérer un système judiciaire jugé trop permissif. Cette affaire soulève des questions importantes sur l’efficacité de la justice, la gestion des expulsions et le traitement des délinquants en situation irrégulière. En attendant l’appel du jugement par l’avocat des policiers, cette histoire continuera à alimenter les débats sur l’équilibre entre les droits des individus et la protection des forces de l’ordre.

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