La chorba oranaise, un plat traditionnel algérien apprécié dans tout le pays, a récemment fait parler d’elle après la publication d’une vidéo par le chef franco-algérien Mohamed Cheikh. Dans cette vidéo, il a partagé sa propre version de la recette, mais ce qui aurait dû être un moment de partage culinaire a rapidement tourné à la controverse. En effet, plusieurs internautes ont exprimé leur mécontentement, allant jusqu’à critiquer sévèrement les choix de certains ingrédients et la méthode de préparation.
La chorba, dans sa forme classique, est un plat familial qui réunit les saveurs d’une combinaison de légumes, de viande et d’épices, le tout mijoté lentement pour obtenir une soupe riche et parfumée. Cependant, la version proposée par Mohamed Cheikh a suscité de vives réactions, notamment en raison de l’ajout de certains ingrédients qui, selon de nombreux internautes, n’ont pas leur place dans une véritable chorba oranaise.
Commençons par les ingrédients. Le chef utilise de la poitrine d’agneau, un choix qui n’a rien de controversé en soi. En Algérie, l’agneau est souvent privilégié pour sa tendreté et sa richesse en saveur, notamment dans les recettes de chorba. Mais là où la recette de Cheikh a vraiment choqué, c’est dans l’utilisation de certains légumes et épices. Par exemple, les navets, bien que couramment utilisés dans des plats comme le couscous ou la harira, ont étonné de nombreux puristes qui estiment qu’ils n’ont pas leur place dans cette soupe traditionnelle. « Navet dans la chorba ? », a commenté l’un des internautes, interloqué par cet ajout. De même, l’ajout de céleri et de ras el hanout a été perçu comme une infidélité à la recette traditionnelle. « Pas de céleri, ni ras el hanout dans la chorba, il faut mettre beaucoup de tomate et un bon bouquet de coriandre et peu de menthe et bien sûr la viande et les légumes, sel, poivre, paprika, cannelle », a exprimé un autre utilisateur, insistant sur les ingrédients plus classiques et authentiques.
Les tomates, essentielles pour la base de toute bonne chorba, sont bel et bien présentes dans cette version. Elles apportent à la soupe un goût légèrement acidulé et une belle couleur, caractéristiques de ce plat. Toutefois, l’ajout du concentré de tomates a divisé les internautes. Certains estiment que cela donne une texture trop épaisse et un goût trop prononcé, s’éloignant ainsi de la légèreté d’une chorba typique.
La coriandre, quant à elle, est un ingrédient incontournable dans la chorba. Mohamed Cheikh ne s’en est pas privé, en utilisant une botte entière de coriandre, comme l’exige la tradition. Cependant, l’utilisation de menthe, bien que modeste dans cette recette, a aussi été un sujet de discussion. Selon de nombreux commentaires, l’ajout de menthe est souvent perçu comme un détail crucial pour équilibrer les saveurs de la soupe, mais certains trouvent que cela ne correspond pas à la recette oranaise originelle.
Un autre point de divergence majeur concerne la méthode de préparation. Dans cette recette, les légumes sont d’abord coupés en gros morceaux, puis plongés dans la casserole avec les épices et la viande, avant de cuire pendant deux heures. Après cela, la viande est retirée et les légumes sont passés au moulin à purée. Ce procédé a irrité certains puristes, qui estiment que la chorba doit conserver une texture plus rustique, avec des morceaux de légumes visibles, et non une soupe lisse. « C’est une hrira pas une chorba », a réagi un internaute, mettant en avant la différence de texture entre les deux plats. De plus, la technique de filtrage du liquide à travers un chinois est jugée trop complexe et éloignée de la simplicité recherchée dans la cuisine algérienne traditionnelle.
Cependant, le principal débat est centré sur l’équilibre des saveurs. La chorba est un plat où chaque ingrédient doit jouer un rôle précis, et l’ajout de certains éléments comme le céleri ou le ras el hanout a été perçu comme une tentative de fusion culinaire qui ne correspond pas aux attentes des amateurs de la recette traditionnelle. « Courgette navet jamais vue… ici ou au bled », a ironisé un autre utilisateur, soulignant la nouveauté de ces ingrédients dans la version présentée par le chef.
En fin de compte, cette recette de chorba oranaise a fait naître une vive discussion sur les réseaux sociaux, soulignant une réalité : la chorba, comme de nombreux plats traditionnels, a autant de versions qu’il y a de foyers. Chacun a sa propre interprétation de ce plat mythique, et il est parfois difficile de concilier les attentes des puristes avec les innovations culinaires modernes. Si certains préfèrent la chorba telle qu’elle est préparée dans les cuisines algériennes depuis des générations, d’autres n’hésitent pas à expérimenter de nouvelles associations d’ingrédients et de techniques, dans le but de surprendre les papilles tout en respectant l’essence du plat.
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