Invité de l’émission télévisée « Le Mag de la Santé » diffusée sur France 5, le docteur Abdelhalim Bensaidi, un médecin algérien exerçant dans un service de diabétologie en région Ile de France, a dévoilé la réalité souvent ignorée des praticiens à diplôme étranger hors Union européenne (PADHUE) en France.
Depuis six ans, il soigne des patients avec la même expertise et le même dévouement que ses collègues titulaires de diplômes européens. Pourtant, son statut ne reflète pas sa qualification. Malgré son diplôme en diabétologie et son expérience, il ne bénéficie pas de la reconnaissance officielle de diabétologue.
Le docteur Bensaidi dénonce une situation paradoxale où les PADHUE effectuent les mêmes actes médicaux que leurs homologues européens, sans avoir les mêmes droits ni la même reconnaissance professionnelle. « On fait de la consultation, on fait de l’hospitalisation conventionnelle, on fait des hôpitaux de jour, et derrière, on n’a pas d’autorisation, on n’est pas inscrits à l’ordre des médecins, on a des autorisations provisoires et on dépend toujours de chefs de service, sauf qu’ils ne sont pas là quand on prescrit », explique-t-il avec indignation.
Ce manque de reconnaissance se reflète également sur les rémunérations. D’après le témoignage du médecin algérien exerçant en France, les PADHUE perçoivent un salaire net oscillant entre 1 400 et 2 200 euros, bien en dessous de ce que perçoivent les médecins titulaires d’un diplôme européen. Face à cette injustice, il n’exclut pas une action radicale : « Si les choses ne bougent pas, je pense qu’on ira vers une grève de la faim », avertit-il.
L’inaction des autorités face à la précarité des PADHUE est d’autant plus frustrante que des promesses avaient été faites. Le docteur Bensaidi rappelle que le président de la République française et l’ancien Premier ministre avaient annoncé des mesures pour améliorer leur situation, des engagements qui, jusqu’à présent, n’ont pas été concrétisés.
La lutte des PADHUE pour leur reconnaissance en France ne date pas d’hier. Depuis des années, ces médecins, venus majoritairement d’Afrique du nord, travaillent au sein des hôpitaux français sous des statuts précaires, sans perspectives claires d’évolution. Certains sont contraints de repasser des examens et de suivre des parcours de validation fastidieux, alors même qu’ils exercent déjà dans le système hospitalier.
Le cas du docteur Bensaidi est loin d’être isolé. De nombreux PADHUE ont déjà tiré la sonnette d’alarme, espérant une prise de conscience des autorités. Mais les réformes tardent à se mettre en place, laissant ces professionnels de santé dans une incertitude permanente.
La perspective d’une grève de la faim met en lumière l’exaspération d’un corps médical qui, bien que pilier du système de santé français, se voit toujours refuser une reconnaissance légitime. Si aucune solution rapide n’est trouvée, il est probable que ce mouvement de contestation prenne de l’ampleur, mettant encore davantage en évidence les contradictions et les carences du système de santé français.
@lemagdelasante Les PADHUE (Praticiens à Diplôme Hors Union Européenne) sont des médecins étrangers qui exercent en France. Au quotidien, ils sont confrontés à de nombreuses inégalités, notamment salariales. Le Dr Abdelhalim Bensaidi nous parle de cette injustice qui touche une grande partie de ces praticiens 🩺 📺 Un passage à (re)découvrir en replay sur le site de @France.tv du 12 février. #Santé #MagazineDeLaSanté #PADHUE #Medecin #MedecinsEtrangers #Hopital #Inegalites #Injustice #Discrimination #France5
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