France : un projet de résolution déposé contre les Algériens

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Une nouvelle escalade politique entre Paris et Alger s’invite une fois de plus dans le débat parlementaire français. Cette fois-ci, c’est Éric Ciotti, président du groupe UDR à l’Assemblée nationale, qui ouvre les hostilités en annonçant le dépôt d’une proposition de résolution visant à remettre en cause les accords franco-algériens de 1968, un texte qui régit le statut des ressortissants algériens en France et leur accorde un régime particulier en matière de séjour, de travail et de circulation.

Lors de la session des questions au gouvernement, Ciotti n’a pas mâché ses mots. Interpellant le Premier ministre François Bayrou, il a accusé l’Algérie d’imposer à la France des « humiliations » répétées, appelant à une révocation immédiate des accords de 1968. Ces accusations font écho à la dernière crispation diplomatique entre les deux pays, consécutive au refus d’Alger d’accueillir une soixantaine de ses ressortissants en situation irrégulière sur le sol français. Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a évoqué une « riposte graduée », pouvant aller jusqu’’à une remise en cause totale des accords en vigueur.

La décision d’Éric Ciotti d’inscrire cette proposition de résolution visant les Algériens en France à l’ordre du jour de la journée parlementaire du 26 juin marque une nouvelle tentative de pousser l’exécutif à réagir. Le texte consulté par l’AFP décrit une « hostilité grandissante » de la part des autorités algériennes envers la France et remet en question le bien-fondé du statut particulier dont bénéficient les Algériens en matière d’immigration. Il dénonce également l’accord du 16 décembre 2013, qui permet à certaines catégories de ressortissants algériens, notamment les hauts responsables et les élites économiques, de se rendre en France sans visa.

Cette initiative, bien que dépourvue de tout caractère contraignant en cas d’adoption, relance un débat récurrent sur la place de l’immigration algérienne en France et les relations souvent tumultueuses entre les deux pays. En décembre 2023, une proposition similaire avait déjà été présentée par le groupe Les Républicains, sans succès. Cette fois-ci, la situation diplomatique tendue et la volonté affichée du gouvernement de « réviser » les accords pourraient donner un écho différent à cette proposition.

Pour Alger, cette nouvelle démarche politique est perçue comme une provocation de plus. Le gouvernement algérien, qui revendique une relation d’égal à égal avec la France, a toujours manifesté son attachement aux accords de 1968, qu’il considère comme un acquis diplomatique important. En dépit des tensions récurrentes, notamment sur les questions migratoires et mémorielles, la relation entre les deux pays reste marquée par une interdépendance forte, notamment en matière économique et de coopération en matière de sécurité.

Alors que l’échéance du 26 juin approche, la question reste en suspens : cette proposition de résolution sera-t-elle un simple coup politique destiné à marquer les esprits ou préfigure-t-elle un véritable changement de cap dans la politique migratoire française vis-à-vis de l’Algérie ? Pour l’instant, le gouvernement reste prudent, cherchant un équilibre entre fermeté et dialogue, dans un contexte déjà marqué par des tensions internationales multiples. Une chose est sûre : ce débat ne manquera pas de susciter de vives réactions des deux côtés de la Méditerranée.

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