Un réseau criminel international vient de voir ses ambitions brisées à Béjaïa, où la police judiciaire de la wilaya a mené une opération de grande envergure qui s’est soldée par une saisie spectaculaire et l’arrestation de plusieurs individus. Tout commence avec une alerte : une information sensible fait état d’une tentative d’introduction d’une importante quantité de drogues dures sur le territoire algérien, par un voyageur en provenance directe de France vers l’Algérie. Le port de Béjaïa, l’un des points d’entrée du pays, devient alors le théâtre d’une traque méticuleusement orchestrée par les autorités locales. Une vigilance renforcée est mise en place, mêlant la brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants, les services des douanes et la police des frontières maritimes.
Les enquêteurs, guidés par des données précises, parviennent à identifier le voyageur suspect, en provenance de la France vers l’Algérie, ainsi que le type de véhicule à surveiller. Ce dernier, arrivé à bord d’une traversée maritime depuis la France, est intercepté dès son débarquement. À première vue, tout semble ordinaire. Mais le regard affûté des autorités ne se laisse pas tromper. Le véhicule est passé au crible à l’aide d’un scanner conjoint entre la police et les douanes. Le résultat ne tarde pas à tomber : dissimulés soigneusement dans des boîtes de lessive, à l’intérieur du véhicule, se trouvent 10 790 comprimés d’ecstasy. Une cargaison dissimulée avec minutie, dans l’espoir de déjouer les contrôles, mais qui n’aura pas résisté à la vigilance des services de sécurité algériens.
L’arrestation du premier suspect marque le début d’une enquête plus vaste, supervisée par le parquet compétent. Les investigations mènent rapidement à d’autres membres du réseau. En un temps record, cinq autres individus sont interpellés dans différentes wilayas du pays : Alger, Blida et Tipaza. Tous appartiendraient à la même organisation criminelle, une structure bien huilée opérant au-delà des frontières. Au fil des perquisitions et des saisies, une nouvelle quantité de comprimés d’ecstasy est découverte : 9 300 unités supplémentaires, prêtes à être écoulées. Ce qui porte le total à plus de 20 000 comprimés saisis.
Mais ce n’est pas tout. L’opération permet également la mise sous main de la justice de trois véhicules, vraisemblablement utilisés pour le transport ou la logistique du réseau, ainsi que la saisie d’une somme colossale en dinars algériens, estimée à 134,3 millions DA – soit l’équivalent de plus de 1,3 milliard de centimes. À cela s’ajoutent d’importantes sommes en devises étrangères, confirmant l’envergure financière et transnationale du réseau.
L’enquête révèle par ailleurs l’existence d’au moins huit autres membres appartenant à cette organisation criminelle. Leur identité a été établie, mais ils se trouvent actuellement hors du territoire national, ce qui laisse présager une coopération judiciaire internationale à venir.
Tous les suspects appréhendés ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Béjaïa. Les charges retenues à leur encontre sont graves et multiples : importation de drogues et de substances psychotropes, détention et achat en vue de la revente, stockage, distribution, livraison et transport de stupéfiants. L’ensemble des faits est aggravé par l’implication d’une organisation criminelle transnationale, structurée et active sur plusieurs territoires.
Cette affaire illustre l’efficacité de la coopération entre les différents corps de sécurité algériens, ainsi que leur détermination à faire échec aux tentatives d’infiltration de drogues dures sur le territoire national. Elle met aussi en lumière les nouvelles stratégies employées par les réseaux criminels, misant sur les liaisons maritimes et des caches ingénieuses pour faire passer des cargaisons interdites. Une vigilance qui, cette fois encore, a permis de sauver des milliers de comprimés de se retrouver sur le marché noir.
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