Le 10 novembre 2025, une Algérienne a comparu devant le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône, en France, pour répondre d’actes de violence graves sur sa fille âgée de huit ans. Cette affaire a profondément marqué l’opinion publique locale, notamment en raison de la justification avancée par la mère, qui a expliqué avoir agi selon des méthodes éducatives qu’elle estime « courantes » dans son pays d’origine. Selon le Journal de Saône-et-Loire, les autorités ont été alertées par des proches de la famille, inquiets de l’état de l’enfant. Les médecins ont constaté des traces de strangulation et des ecchymoses sur plusieurs parties du corps, confirmant des violences répétées.
La prévenue, une Algérienne d’une quarantaine d’années, vivait depuis plusieurs mois en France sans statut légal. Elle est arrivée sur le territoire européen après avoir demandé le statut de réfugiée en Espagne. Sa fille, née d’un premier mariage en Algérie, vivait à ses côtés dans un contexte familial jugé instable par les services sociaux. Les premières alertes sont venues de l’école de la petite, où des enseignants ont remarqué son comportement craintif et des marques suspectes. L’enquête, ouverte immédiatement, a conduit à l’interpellation de la mère après un signalement officiel transmis au procureur de la République.
Lors de l’audience, la fille n’était pas présente. Elle a été placée sous la protection des services sociaux et bénéficie d’un suivi psychologique. Les juges ont écouté les explications de la mère, qui a reconnu avoir étranglé sa fille à deux reprises, tout en niant toute intention de la blesser gravement. Elle a déclaré devant le tribunal : « Je l’ai traitée comme on le fait en Algérie », justifiant ses gestes par une éducation qu’elle considère sévère mais traditionnelle. Ces propos ont suscité une vive réaction dans la salle, le président du tribunal rappelant que de telles pratiques sont incompatibles avec la loi française et les droits fondamentaux de l’enfant.
L’affaire a mis en lumière le choc culturel entre certaines pratiques familiales importées et les normes juridiques en vigueur en France. La défense a tenté d’expliquer le comportement de l’Algérienne par son isolement, son absence de repères et les difficultés d’intégration qu’elle rencontrait depuis son arrivée en Europe. Enceinte de plusieurs mois, la prévenue a été autorisée à rester assise pendant l’audience, avec des pauses régulières pour des raisons médicales. Ses avocats ont insisté sur son état de santé fragile et les conditions précaires dans lesquelles elle vivait, mais ces éléments n’ont pas suffi à atténuer la gravité des faits reprochés.
Les témoignages recueillis au cours de l’enquête décrivent une situation familiale tendue, marquée par des cris fréquents et une autorité exercée dans la peur. Plusieurs voisins ont affirmé avoir entendu des pleurs d’enfant à plusieurs reprises. Le rapport du médecin légiste a confirmé des traces d’étranglement compatibles avec les déclarations de la victime, ainsi que d’autres blessures anciennes, indiquant des violences répétées. L’enfant, aujourd’hui prise en charge dans un centre spécialisé, a confié avoir été frappée régulièrement pour des motifs mineurs, comme le refus de manger ou des mauvaises notes à l’école.
Le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône devra désormais se prononcer sur la culpabilité de la mère algérienne. En France, les violences sur mineur de moins de quinze ans constituent un délit grave, passible de plusieurs années d’emprisonnement. Le parquet a requis une peine ferme, soulignant la répétition des faits et la vulnérabilité de la victime. Les juges rendront leur verdict dans les prochains jours, après délibération.