France : une bonne nouvelle pour les finances des salariés algériens actée ?

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En France, la question du pouvoir d’achat reste au cœur des préoccupations, notamment pour les salariés, dont de nombreux sont d’origine algérienne. En soirée du mardi 13 mai, sur le plateau de TF1, Emmanuel Macron a relancé un débat économique sensible : celui de la refonte du modèle social français et, en particulier, d’un possible retour de la TVA sociale. Une réflexion qui, bien qu’encore à l’état de projet, pourrait, si elle se concrétise, impacter positivement les finances des salariés, y compris des Algériens vivant en France, qui sont nombreux à contribuer activement à l’économie nationale.

C’est lors de son échange avec des Français, dans une émission spéciale diffusée en soirée, que le président de la République a laissé entrevoir cette piste. Face à Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, les échanges ont été directs et parfois tendus. Emmanuel Macron a remis en cause un modèle qu’il juge vieillissant et trop axé sur le travail pour financer la Sécurité sociale. Il a reconnu que ce système reposait lourdement sur les cotisations, tant patronales que salariales, ce qui crée un écart significatif entre le coût total d’un salarié pour l’entreprise et le montant effectivement perçu par celui-ci. Les salariés algériens, comme tous les autres actifs installés en France, sont directement concernés par cette réalité.

Sans annoncer de mesure immédiate, Emmanuel Macron a proposé l’ouverture d’une conférence entre partenaires sociaux, un changement notable de position, lui qui avait jusqu’ici repoussé cette idée. L’objectif annoncé : mieux rémunérer le travail et alléger la pression qui pèse sur les fiches de paie. Si cette initiative devait déboucher sur une réforme concrète, les salariés algériens exerçant en France pourraient voir leur salaire net revalorisé, à cotisations équivalentes. Une avancée potentiellement significative dans un contexte de forte inflation et de tensions sur le pouvoir d’achat.

C’est à ce moment que le concept de TVA sociale a été évoqué indirectement. Sophie Binet, en réagissant à cette orientation, a souligné le risque d’un transfert de charges vers la consommation. La TVA sociale, pour mémoire, consiste à augmenter légèrement la taxe sur la consommation (TVA) afin de financer la protection sociale, ce qui permettrait, en contrepartie, de réduire les charges sur les salaires. Une telle mesure pourrait alléger le coût du travail pour les entreprises tout en augmentant le revenu net des salariés, y compris des nombreux salariés algériens qui travaillent dans divers secteurs clés en France.

Cette proposition n’est pas nouvelle. Elle avait déjà été soutenue par Bruno Le Maire lorsqu’il était ministre de l’Économie, et par le groupe de la majorité à l’Assemblée nationale. De son côté, le Medef a également suggéré une hausse d’un point de la TVA, de 20 % à 21 %, afin de soutenir le financement du modèle social français. Pour les salariés algériens en France, cela représenterait une double opportunité : d’une part, une amélioration du revenu net perçu, et d’autre part, une possible relance de l’emploi par la baisse du coût du travail.

Cependant, cette piste soulève des critiques. Le principal argument avancé par ses détracteurs est qu’une telle mesure pourrait pénaliser les ménages les plus modestes, dont une partie est composée de salariés algériens installés en France. Taxer davantage la consommation reviendrait à faire peser une part du financement de la Sécurité sociale sur les dépenses quotidiennes, ce qui pourrait accentuer les inégalités si aucune compensation n’est prévue.

La France dispose actuellement de quatre taux de TVA : un taux standard de 20 %, un taux réduit de 5,5 % sur l’alimentation, un taux super réduit de 2,1 % sur certains médicaments, et un taux intermédiaire de 10 % notamment sur les transports et la restauration. La moyenne française reste inférieure à celle pratiquée dans d’autres pays européens, ce qui laisse une certaine marge de manœuvre pour envisager une hausse ciblée sans que la France ne devienne une exception fiscale défavorable.

Pour le moment, Emmanuel Macron n’a rien acté. Il s’agit simplement d’une réflexion, mais le fait même que le président évoque cette piste montre que le débat est désormais ouvert. Les salariés algériens, qui forment une part importante de la population active en France, suivront avec attention l’évolution de cette proposition. Elle pourrait, à terme, redessiner le modèle de redistribution sociale du pays et modifier profondément la structure des revenus nets du travail.

Ainsi, si cette réforme venait à voir le jour, elle pourrait constituer une bonne nouvelle pour les finances des salariés algériens travaillant en France. Toutefois, la prudence reste de mise tant que cette hypothèse ne se transforme pas en mesure concrète. En attendant, les discussions s’annoncent nombreuses entre les partenaires sociaux et au sein de l’Assemblée nationale, où le sujet sera probablement débattu dans les mois à venir.